L’UFC-Que choisir annonce avoir porté plainte auprès du tribunal judiciaire de Paris contre le groupe français Famille Michaud Apiculteurs, propriétaire de la marque Lune de miel. Elle l’accuse de « pratiques commerciales trompeuses », et notamment de « francisation excessive » de produits comportant des miels français mélangés avec des miels étrangers.

C’est l’annonce faite par l’UFC-Que choisir dans un communiqué de presse diffusé le mercredi 29 mai 2024. Cette plainte fait suite à une enquête menée par les bénévoles de l’association dans les supermarchés afin de vérifier la bonne application de la dernière réglementation mise en place concernant l’étiquetage du miel.

Des présentations trompeuses

L’association de consommateurs fait plusieurs reproches au groupe français Famille Michaud Apiculteurs. D’abord, une « survalorisation » sur ses pots de l’origine française de l’entreprise ainsi que de la localisation « Pyrénéenne » sur l’emballage et le couvercle.

« L’origine exacte des produits est en outre souvent reléguée en petits caractères à l’arrière des pots voire sur le capuchon et via des abréviations parfois peu intelligibles », précise l’association. Cette présentation « nuit clairement à une information claire, loyale et transparente » et « s’apparente à une pratique commerciale trompeuse », poursuit-elle.

UFC-Que choisir pointe notamment du doigt le produit « miel de nos terroirs » affichant un visuel d’un village typique français et d’une grande carte de France sur le couvercle. Ces éléments « laissent clairement penser que le miel provient de France, alors qu’il est en réalité récolté en Espagne… et en partie seulement en France », s’insurge-t-elle.

La famille Michaud riposte

Contactée par l’AFP, Marie Michaud, directrice générale de Famille Michaud Apiculteurs « conteste fermement ces allégations » et précise que le groupe prépare une action contre l’UFC-Que choisir pour « dénonciation calomnieuse ». L’entreprise assure qu’elle « indique toutes les origines des miels contenus dans ses pots conformément à la réglementation ».

Depuis le printemps 2022, toutes les entreprises qui commercialisent du miel en France sont obligées d’indiquer les pays d’origine des mélanges de miels lorsque ces derniers sont conditionnés sur le territoire national. « L’entreprise garantit également la qualité de ses miels puisque 100 % des pots conditionnés sur son site de Gan », dans les Pyrénées-Atlantiques, « sont contrôlés pour assurer l’origine géographique (France, Espagne, etc..), l’origine florale (acacia, lavande) et la pureté du miel (non-adultération) », ajoute Marie Michaud.

La Confédération Paysanne s’est félicitée de l’initiative de L’UFC-Que choisir dans un communiqué de presse daté du 31 mai 2024. « Ces pratiques des acteurs de l’aval mettent en grande difficulté l’ensemble de la filière et tout particulièrement les producteurs et productrices qui subissent une concurrence déloyale et des prix abusivement bas », insiste le syndicat agricole.

Malgré le décret sur l’étiquetage de l’origine des miels de 2022 et les récentes avancées de la directive miel européenne, le syndicat reste insatisfait. Il demande aux pouvoirs publics de poursuivre leur avancée sur la règlementation. Les apiculteurs rattachés au syndicat s’étaient déjà mobilisés le 30 novembre 2023 pour dénoncer les miels frauduleux et la hausse des importations.