« Dans les bâtiments, l’ammoniac peut avoir un impact sur la santé. À l’extérieur, il n’est pas nocif en tant que tel. Mais quand il réagit avec d’autres molécules comme les oxydes d’azote émis par le trafic routier, il contribue à former des particules fines. Celles-ci sont dangereuses pour la santé », détaille Léna Oddos, ingénieure à la chambre régionale d’agriculture de la Bretagne.
Améliorer les connaissances sur les mécanismes de dispersion de l’ammoniac dans l’atmosphère et sa contribution aux particules fines : c’est l’enjeu de la campagne de mesures lancée par les chambres d’agriculture de la Bretagne et l’association Air Breizh dans la cadre du projet Abaa (Ammoniac Brittany Air Ambiant) démarré en 2021.
Mesures des concentrations
Une expérimentation est en cours dans le pays de Brest (Finistère) avec un groupe pilote de 21 agriculteurs. Un dispositif de surveillance a été mis en place au printemps pour un an sur trois sites : une exploitation bovine, porcine et avicole. Un camion et deux remorques bardés de capteurs mesurent en continu les concentrations en ammoniac et en particules fines, la température et la vitesse de vent. Des filtres prélèvent les particules fines pour analyser leur composition chimique et leur origine (poussières, embruns…).
Après analyse des données, il s’agira de déterminer s’il y a une corrélation avec la météo et les pratiques des agriculteurs. En parallèle, des diagnostics sont réalisés sur les fermes du groupe pilote pour connaître leurs habitudes de travail et mettre en avant des leviers d’évolution (couverture de fosse, épandage avec enfouisseur…). Les exploitants peuvent s’appuyer sur l'application Agrivision’air développée par la chambre régionale d’agriculture. Après avoir renseigné le type d’effluent et le matériel d’épandage, cet outil permet, en fonction de la météo, de prévoir les pertes d’azote par volatilisation pour un épandage sur trois jours.