La météo capricieuse de 2024 n’aura pas été une alliée pour le travail des champs ou des forêts. Devenu président de la Fédération nationale des entrepreneurs des territoires (FNEDT) en cours d’année, Philippe Largeau retrace l’année 2024 : « Le printemps a été jonché de pluie, et plus largement d’intempéries, avec des secteurs où il est tombé l’équivalent de plusieurs mois en quelques jours. » Il enchaîne ensuite sur les périodes d’interdiction de certains chantiers à partir des beaux jours, faisant directement suite aux averses.
Même si cela concerne surtout les ETF (1), des épandages ont dû être annulés pour le secteur agricole. « Et lorsque le calendrier des interdictions s’est dégagé, la pluie a fait son retour pour compliquer les récoltes automnales. Avec cet enchaînement, certaines structures ont vu leur nombre de chantiers être réduit drastiquement au cours de cette année. »
Une année à ne pas revivre
Pour autant, le président de la FNEDT n’oublie pas les agriculteurs qui ne sont pas épargnés par l’année en question. En effet, une météo compliquée a rendu difficiles les chantiers, demandant plus de temps et plus de frais aux ETA (2), et donc une prestation plus onéreuse pour les exploitants. Le tout dans un contexte politique compliqué et avec des marchés qui n’aident pas. « Le résultat est difficile pour la trésorerie des agriculteurs, fragilisant le paiement et la pérennité des entrepreneurs. »
Des demandes urgentes
Philippe Largeau réclame des mesures « à la hauteur de l’urgence » qui découle des saisons passées. Dans un premier temps, la FNEDT demande une « équité entre les acteurs de la filière agricole », principalement sur les aides à la trésorerie et de subventions. Il demande un élargissement de l’aide à l’embauche TO-DE pour les Etarf (3), qui connaissent un pic de nouveaux contrats de juillet à octobre, à la saison des récoltes.
Principe de force majeure
Autre point important pour la FNEDT, une mise en place d’un principe de « force majeure » prévalent sur le calendrier. Le président a illustré cette mesure en prenant pour exemple l’entretien des réseaux électriques et ferroviaires dans le but d’éviter au maximum les incidents.
Enfin, les entrepreneurs insistent sur la nécessité d’une territorialisation des calendriers réglementaires, qui peut déjà être mise en application. Si ce point fait partie de la loi d’orientation agricole en suspens, Marc Fesneau avait envoyé une circulaire aux préfets. Ce sont donc maintenant ces derniers qui pourront moduler les calendriers en fonction des besoins et du climat de leur territoire, et la FNEDT continuera de discuter avec eux.
(1) Entreprise de travaux forestiers. (2) Entreprise de travaux agricoles. (3) Entreprises de travaux et services agricoles, ruraux et forestiers.