Pourquoi être titulaire d’un seul diplôme quand on peut se targuer d’être double diplômé ? C’est la question que se sont posés Lucie Hubert et Pierre Rigout, anciens étudiants du lycée agricole de Saint-Lô Thère dans la Manche. Ils sont titulaires depuis 2017 d’un BTSA « productions animales », et d’un diplôme anglais « Level 3 in Agricultural Management ».
Attirés par la possibilité de suivre un an de formation à l’étranger, ils ont tous deux frappé à la porte de l’établissement manchot. Pierre explique son choix : « C’était le seul établissement à proposer une année de formation en Angleterre et je voulais améliorer mon anglais. » Dans l’enseignement technique agricole, cette possibilité demeure atypique. Alors qu’il est plus fréquent d’étudier à l’étranger durant un semestre ou une année en école d’ingénieur.
« On ne pouvait que progresser »
Entre 2015 et 2017, Lucie et Pierre auront passé un an en France et un an outre-Manche. C’est le Bridgwater College, situé dans le comté du Somerset dans le sud-ouest de l’Angleterre, qui les a accueillis. Lucie, Pierre et leurs autres camarades de « promo » logeaient à l’internat de l’école. C’est ce qui a plu à ces deux jeunes apprenants. « Ça nous forçait à parler tout le temps anglais. On ne pouvait que progresser. » Réalisant un test sur leur maîtrise de la langue de Shakespeare avant et après leur départ, les deux étudiants ont vu leur niveau d’anglais grandement s’améliorer.
Quand ils n’échangeaient pas avec leurs camarades britanniques, Lucie et Pierre pouvaient profiter des installations modernes de l’établissement. « L’outil agricole était mieux équipé et les bâtiments mieux pensés. Les travaux pratiques étaient beaucoup plus faciles à réaliser », assure Pierre.
De cette expérience, ils ne retiendront qu’un seul point noir : son coût. « Certains étudiants ont dû souscrire un prêt entre 5 000 € et 6 000 € pour financer leur année en Angleterre », admet Lucie. Mais pour elle, ça en valait le prix. « En dehors de s’améliorer en anglais, découvrir un autre pays, une autre culture, d’autres points de vue sur la production agricole nous serviront toujours dans nos prochaines expériences. » Son camarade de promotion acquiesce. « Une telle formation nous ouvre plus de portes. » Saint-Lô Thère leur a offert les clés.