«C’était le moment ou jamais. » Émilien Crosnier ne voulait pas rater l’occasion. Libéré de ses études à 22 ans et diplômé d’un BTSA Acse et d’un certificat de spécialisation « Conduite de l’élevage laitier », il décide de traverser l’Atlantique pour un séjour d’un an au Canada. « L’envie de partir pour une durée plus longue qu’un stage d’un ou deux mois me trottait dans la tête depuis quelque temps. »

6 650 têtes et 5 500 ha

Avant de travailler ou de s’installer éventuellement sur une exploitation en France, ce fils d’exploitants de la Mayenne veut découvrir autre chose. Il n’avait entendu que du bien du Canada et ne voulait pas d’une nouvelle expérience en Europe, lui qui avait déjà suivi un stage d’un mois aux Pays-Bas durant son BTSA.

Déterminé, il décide de franchir le pas. Cherchant sur internet, il tombe sur Odyssée Agri. Ce réseau propose des stages à l’étranger ainsi que des formations linguistiques accélérées. Conscient qu’il peut être difficile, sans contacts ou connaissances, de trouver une exploitation dans un pays qu’il ne connaît pas, il s’inscrit. On lui propose une exploitation grande d’un cheptel bovin de 6 650 têtes et de 5 500 hectares de surface agricole. Le gigantisme de cette ferme située à Woodlands, dans la province anglophone du Manitoba, le conquiert. Il sera hébergé sur place, avec d’autres stagiaires venus du Danemark, d’Allemagne, du Brésil ou du Nicaragua.

Premier mois difficile

Fixant son départ le 4 mars 2017, Émilien ne veut pas partir désarmé. Il se renseigne sur le prix des leçons particulières d’anglais mais déchante assez vite. « Les prix affichés étaient trop chers. La formation proposée par Odyssée Agri était la meilleure solution. » Durant deux semaines, il suivra 100 heures d’anglais intensif.

Malgré un bagage linguistique plus fourni, son premier mois est difficile. « L’adaptation à la langue ainsi que la distance avec ma famille et mes amis n’ont pas été faciles à appréhender. »

Après douze mois passés outre-Atlantique, c’est le jour de son retour, le 28 février dernier, qu’il regarde avec une grande satisfaction son expérience. « D’un point de vue personnel, ce séjour a été très riche. J’ai davantage confiance en moi aujourd’hui et je suis plus ouvert à ce qui m’entoure. » Il a aussi pu se frotter aux méthodes de production canadiennes. Et cocorico : « Nous sommes techniquement meilleurs en France ».