Cette commission lancée par le Parlement au printemps pour faire toute la lumière sur la décision d’abattage, qui a coûté son portefeuille au ministre de l’Agriculture, avait demandé l’accès aux SMS du téléphone portable de Mette Frederiksen et de ses proches conseillers.
Mais la Première ministre a déclaré qu’ils n’existaient plus, car les réglages de son téléphone les supprimaient automatiquement après 30 jours, pour des raisons de sécurité.
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SMS effacés
Une affirmation accueillie avec scepticisme par la classe politique : seulement deux des 51 ministres et ex-ministres interrogés par la télévision publique DR ayant indiqué avoir mis en place un tel procédé.
« Je ne peux pas dire quand la fonction (de suppression) a été activée mais au plus tard pendant l’été 2020 », a affirmé Mette Frederiksen lors d’une conférence de presse mercredi soir. « Ça s’est passé avant l’abattage des visons et avant le lancement de la commission. »
Le ministre de la Justice, Nick Haekkerup, a ajouté que le gouvernement coopérait « pleinement » avec la commission. « Il y a eu un dialogue continu et étroit avec la commission, y compris au sujet des SMS supprimés », a-t-il dit.
15 millions d’animaux abattus
La décision radicale d’abattre la totalité des 15 millions de mammifères avait été prise en novembre 2020 à cause d’une mutation du coronavirus qui pouvait selon des études préliminaires menacer l’efficacité du futur vaccin pour les humains.
Après des mesures drastiques dans la région concernée du Jutland du Nord, dans le nord-ouest du pays, la mutation avait été déclarée éteinte quelques semaines plus tard, et le gouvernement avait dû reconnaître qu’il n’avait pas de base légale à l’époque pour mener cet abattage.
Il avait ensuite fait adopter une nouvelle législation, qui va être prolongée, bannissant l’élevage de visons pour un an. L’abattage « est une décision que je maintiens et c’est une décision qui a été prise sur la base d’une évaluation très sérieuse des risques », a assuré Mette Frederiksen.
La police à la rescousse
Mardi, le ministère de la Justice a annoncé avoir demandé à la police « de l’aider à récupérer les messages SMS susceptibles d’intéresser la commission », selon un communiqué, qui précise qu’une réponse des techniciens sur la reconstitution des messages sera connue la semaine prochaine.
« Je trouve dommage que les SMS aient été supprimés […] mais j’espère qu’ils pourront être restaurés », a dit la cheffe du gouvernement. Mette Frederiksen doit témoigner le 9 décembre 2021 devant la commission d’enquête qui doit rendre ses conclusions en avril 2022.
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