Des millions de tonnes de blé sont coincées dans les ports ukrainiens sous blocus ou occupation russe et leur transport est rendu périlleux par la présence de mines. Le ministre des Affaires étrangères turc, Mevlüt Cavusoglu, a annoncé le 15 juin 2022 que la Turquie se tenait prête à recevoir les Nations unies, la Russie et l’Ukraine pour « une réunion à quatre » pour organiser le transport des céréales bloquées.

 

Selon le ministre, les Nations unies ont soumis un plan pour faciliter les exportations. « Ce plan pourrait fonctionner sans déminer les voies maritimes », a-t-il indiqué, évoquant l’établissement de « lignes sécurisées » en mer Noire. « Le déminage prendrait trop de temps », ajoute-t-il.

En attente du retour de la Russie

« La Turquie soutient ce plan et attend le retour de la Russie. Les rencontres techniques entre militaires continuent, a-t-il poursuivi. Si la Russie donne une réponse favorable, une réunion quadripartite pourra se tenir pour l’étudier (le plan, ndlr) en détail avec l’ONU, la Turquie, la Russie et l’Ukraine. »

 

« Il faut répondre aux inquiétudes de tout le monde, a continué le ministre. La Russie veut être sûre que les bateaux ne transportent pas d’armes et l’Ukraine veut être sûre que la Russie n’utilisera pas ces corridors pour attaquer. »

 

Le chef de la diplomatie turque avait accueilli la semaine dernière son homologue russe Serguei Lavrov à Ankara pour évoquer la question des exportations au départ des ports d’Ukraine alors qu’une grave crise alimentaire menace, mais sans résultat probant.

 

Cependant, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU à New York, Stéphane Dujarric, a de nouveau souligné le 15 juin le rôle de la Turquie dans ce dossier. « Nous sommes en contact étroit et travaillons en étroite coopération avec les autorités turques sur le sujet », a-t-il assuré, estimant que « le rôle des militaires turcs sera crucial. »

 

À lire aussi : Commerce mondial, ce que la guerre en Ukraine a révélé des marchés agricoles (14/06/2022)