Dans une déclaration commune publiée à l'issue d'une rencontre ministérielle en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, les États-Unis, l'Union européenne, l'Union africaine, la Colombie, le Nigeria et l'Indonésie affirment leur « engagement à agir avec urgence, ampleur et de concert pour répondre aux besoins alimentaires urgents de centaines de millions de personnes à travers le monde ».

Ils s'engagent notamment à augmenter leur aide financière aux organismes humanitaires et à ne pas mettre en place de restrictions aux marchés alimentaires et des engrais, dont ils veulent accroître la production.

Cette réunion intervenait dans le sillage du G7 en juin au cours duquel les grandes puissances avaient promis de consacrer près de 5 milliards de dollars pour lutter contre l'insécurité alimentaire.

Besoin d'engrais

« Il apparaît clairement que la perturbation actuelle des chaînes d'approvisionnement alimentaire et la guerre en Ukraine vont impacter les prochaines récoltes. Il y a environ une à deux récoltes par an et nous le voyons déjà », avait auparavant mis en garde Alvaro Lario, qui préside le Fonds international pour le développement de l'agriculture (Fida).

Il avait insisté sur la question des engrais dont la Russie est un important producteur. « Cela va être dévastateur l'année prochaine (...) peut-être pire que pendant le Covid », a-t-il dit lundi 19 septembre à l'AFP. 

La France finance l'évacuation de blé

Dans son discours à l'ONU le mardi 20, Emmanuel Macron a annoncé que la France financerait « l'évacuation du blé ukrainien à destination de la Somalie », pays menacé par la famine.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a, quant à lui, interpellé la communauté internationale et affirmé que « tout État qui provoque la famine, qui tente de rendre l'accès à la nourriture un privilège (...), doit se voir vigoureusement condamné par le monde ».

Le président américain Joe Biden, qui prendra la parole mercredi à l'ONU, devrait y annoncer une nouvelle aide américaine, a indiqué son secrétaire d'État Antony Blinken, l'un des hôtes de la réunion. Ni la Russie ni la Chine n'ont participé au sommet.

Accord de la mer Noire à renouveler 

D'un autre côté, de nombreux pays du Sud insistent également sur ce thème dans le contexte élargi de la crise climatique et des prix de l'énergie. Les dirigeants ont souligné le caractère « vital » de l'accord dit de la « mer Noire », qui permet d'acheminer par bateau les céréales ukrainiennes.

 « Contrairement à la désinformation en provenance de Moscou, ces céréales et autres produits alimentaires vont là où il le faut, soit aux pays les plus vulnérables, globalement dans le Sud », a assuré Antony Blinken. L'accord a aussi permis de faire « baisser les prix » et « doit être reconduit, et urgemment », a-t-il dit.