« Un coup de poignard ! » Voilà à quoi se résume l’accord entre l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande aux yeux de la Fédération nationale des industries laitières (Fnil). Invité de la matinale de Radio classique, vendredi 15 juillet 2022, son directeur général, François Xavier Huard, explique que cet accord est d’une part, « une concurrence déloyale parce qu’on ne pourra pas exporter autant qu’on va importer de la Nouvelle-Zélande », et d’autre part « une aberration environnementale à cause des transports liés à ces importations. »

Les négociations commerciales sont insuffisantes

Une difficulté de plus, pour une industrie laitière déjà affaiblie par la crise des matières premières. Au micro de la matinale, le directeur fait le point sur l’augmentation des coûts de production de la filière laitière : « Pour un pot de yaourt standard, l’inflation, c’est +20 % de consommables (colle, film plastique), +24 % pour l’emballage, +50 % pour l’énergie, +12 % pour les transports. »

 

Il n’arrive pourtant pas à faire répercuter ces hausses auprès de la grande distribution malgré la loi Egalim2, qui l’impose : « La première session de négociation en mars nous a permis à peine de réajuster les prix. Nous avons obtenu +3-4 % là où il faudrait passer 8 %. La nouvelle session de négociation, ouverte après le déclenchement de la guerre en Ukraine, pourrait aboutir à 6-8 % alors qu’il faudrait passer de 12 à 18 %. Il y a un danger sur la pérennité de la filière laitière en France. »