Un décret publié au Journal officiel le 1er juin 2025 modifie la réglementation vis-à-vis de la protection des salariés en cas de vagues de chaleur. Ces nouvelles dispositions s’appliquent en fonction de seuils jaune, orange et rouge dans le cadre d’un dispositif de vigilance de canicules réalisé par Météo-France. Les employeurs ont jusqu’au 1er juillet 2025 pour se mettre en conformité. Si les mesures ne sont pas mises en place, l’inspection du travail pourra mettre en demeure l’employeur de les établir.

Adapter les horaires

Lors d’un épisode de forte chaleur, l’employeur a l’obligation d’ « adapter les horaires, suspendre les tâches pénibles aux heures les plus chaudes, [et de] mieux ajuster les périodes de repos », explique le ministère du Travail, dans un communiqué du 2 juin 2025.

À l’intérieur des bâtiments, les postes de travail devront bénéficier de « dispositifs filtrants ou occultant, de la ventilation ou de la brumisation ».

3 litres d’eau au minimum

L’eau potable « fraîche » doit être mise à disposition sans limite. S’il n’y a pas d’eau courante, comme lors des récoltes, l’employeur doit prévoir au moins « trois litres par jour par travailleur ». Cette eau doit être maintenue au frais « tout au long de la journée de travail ».

L’employeur doit aussi fournir des équipements adaptés pour se protéger du soleil : « vêtements respirant ou rafraîchissants, couvre-chefs, lunettes… », liste le ministère.

Formation des salariés obligatoire

L’information et la formation des salariés sur les signes de coup de chaleur et les gestes à adopter est « rendue obligatoire », ainsi que la mise en place de protocole de secours. Le plan de prévention, que chaque employeur agricole doit mettre en place, doit désormais intégrer le risque de vague de chaleur.

« Les travailleurs agricoles, couramment en extérieur et directement exposés aux éléments, sont parmi les plus vulnérables face aux fortes chaleurs », a réagi la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard. Le travail par fortes chaleurs peut en effet avoir des effets significatifs sur la santé des travailleurs qui y sont exposés allant de la migraine, aux crampes, à la fièvre, à la déshydratation jusqu’au coup de chaleur pouvant provoquer un malaise, voire dans certains cas le décès, rappelle le ministère du Travail.

Intensification des vagues de chaleur

Ces dispositions interviennent alors que les vagues de chaleur, intensifiée par le réchauffement climatique, sont de plus en plus fréquentes en France. « Le nombre de vagues de chaleur s’accélère depuis les années 2000 », note le site de Météo-France. Leur fréquence a quasiment doublé depuis la Seconde Guerre mondiale. De 1947 à 2000, en 53 ans, seules 17 vagues de chaleur avaient été recensées, contre déjà 32 de 2000 à 2025, d’après le site de Météo-France.