Une accessibilité remarquable de l’emploi et un secteur qui se professionnalise. Voilà le portrait de l’emploi agricole actuel dressé par l’Apecita. L’association qui promeut l’emploi dans l’agriculture, l’agroalimentaire et l’environnement, a publié le vendredi 28 juin 2024, les tendances de l’emploi agricole en 2023 dans différentes filières (comme les grandes cultures, l’horticulture l’agrofourniture ou les productions animales).
Disparités d’attraction en élevage
En 2023, la filière de la production animale représente 313 640 emplois agricoles, des métiers de production (un tiers) à la commercialisation (27 %) en passant par le conseil et l’animation (25 %).
Les emplois multitâches en polyculture-élevage et spécialisés en bovins lait se taillent la part du lion, représentant à eux deux près de la moitié des emplois en élevage (respectivement 23,9 % et 23,7 %).
Le secteur des bovins à viande suit de près avec 18,6 % des emplois agricoles dans les productions animales. Avec près de 10 % des postes, la filière des ovins et des caprins se hisse devant les élevages de volailles (6 %), les bovins mixtes (5,3 %) et les porcins (3,6 %). Pourtant, l’Apecita constate de « fortes disparités » dans l’attractivité des différentes filières de production animale : « L’élevage équin et caprin suscite un intérêt marqué de la part des candidats, tandis que les filières ovines et porcines rencontrent des difficultés à attirer des postulants qualifiés. »
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En revanche, les emplois qui traitent de questions proches de l’environnement (autonomie fourragère, production locale…) connaissent en général un vif succès » dans le secteur des productions animales. De même, le développement des activités de transformation à la ferme « ouvre de nouvelles opportunités d’emploi pour des profils provenant de secteurs divers, tels que la transformation agroalimentaire ».
La grande majorité des offres en productions animales (68 %) sont en CDI, contre 50 % sur l’ensemble des offres diffusés par l’Apecita et « le niveau de bac pro permet généralement d’accéder aux emplois de la production », assure l’Apecita.
Un tiers de la main d’oeuvre en fruits et légumes est salarial
La filière des fruits et légumes représentent 15 610 emplois salariés, soit près d’un tiers des effectifs totaux de main-d’œuvre, avec 31 210 non-salariés travaillant dans le secteur. Les emplois en production sont principalement répartis dans les Régions Pays de la Loire (19 %), Auvergne-Rhône-Alpes (15 %) et Nouvelle-Aquitaine (12 %). Ils représentent près de la moitié des offres d’emploi dans les filières des fruits et légumes et l’horticulture ornementale sur le site de l’Apecita, bien devant les postes de commercialisation (19 %) ou la recherche et les projets (14 %).
Face à une technicité de plus en plus importante, « les formations de BTSA restent les plus recherchées », observe l’Apecita, qui note tout de même que des profils moins diplômés trouvent facilement un premier emploi.
Des diplômés en grandes cultures
Dans la filière des grandes cultures, les offres proposées par l’Apecita sont d’abord celles de production (30 %) au coude-à-coude avec la recherche et l’expérimentation (28 %) suivi par la commercialisation (26 %). Les salariés y sont plus diplômés que dans le secteur agricole général. Le niveau de formation s’explique en partie par des innovations techniques approfondies qui demandent des « profils avec des compétences de plus en plus pointues en agronomie et en conduite de cultures ». Près des deux tiers des offres d’emploi sont proposés en CDI.
Le Sud-Ouest domine la filière céréales et oléoprotéagineux notamment les Régions Occitanie (14 % des emplois) et Nouvelle-Aquitaine (17 %) mais le nombre de postes est aussi notable en Centre-Val de Loire (15 %) et Grand Est (14 %).
Sept salariés sur dix en CDI dans l’agroéquipement
Le nord règne sur les emplois dans l’agroéquipement, principalement dans les Pays de la Loire (20 % de l’effectif salarié), dans les Hauts-de-France (16 %) et le Grand Est (15 %). La distribution et les concessions agricoles sont en tête des emplois (35 000 salariés), talonnés par les entreprises de travaux agricoles (ETA, 33 700 salariés) et bien devant les artisans et la réparation (12 000 salariés).
L’agroéquipement « ouvre à une multitude d’opportunités professionnelles, offrant des emplois stables et variés, principalement en contrat à durée indéterminée (CDI) ». En effet, 72 % des offres d’emploi sont proposées en CDI dans le secteur.
Cette multitude d’emplois, présents dans chaque filière confirme la diversité des postes en agriculture. Il ne reste plus qu’à réussir à attirer les jeunes talents pour renouveler les générations.