L’année 2020 rend encore plus importante que d’habitude la nécessité de soigner l’accueil des saisonniers. Le blocage aux frontières des saisonniers étrangers et l’appel au recrutement du grand public renouvellent foncièrement les équipes, et la transmission des consignes ne peut plus se faire uniquement par les salariés expérimentés. Et les consignes spécifiques liées à la crise du coronavirus s’ajoutent aux consignes générales habituelles. L’agriculteur employeur peut trouver des supports pour l’accompagner dans la diffusion de ces consignes. La tendance est de prendre en considération les destinataires qui ont du mal à lire le français pour qu’ils puissent tout de même assimiler ces consignes.
Le guide d’accueil des saisonniers
Le support traditionnel est le guide annuel des saisonniers de l’Association nationale pour l’emploi et la formation en agriculture (Anefa). Il se trouve en ligne à l’adresse suivante : www.anefa.org. Il est destiné en priorité aux travailleurs saisonniers eux-mêmes mais l’employeur peut l’utiliser avec ses équipes parce qu’il balaie toutes les informations utiles : la préparation à l’emploi, le contrat de travail, l’attitude à avoir en situation professionnelle, la composition du bulletin de paie, le droit du travail et les contacts que le saisonnier pourrait prendre s’il veut poursuivre dans cette activité. Il est extrêmement pratique et généraliste. Il apporte un appui à l’employeur quand il énonce une règle générale de la vie dans l’entreprise.
Pour les travailleurs qui ne lisent pas bien le Français, ce guide a été traduit en plusieurs langues. Vous pouvez y accéder directement en cliquant sur la traduction voulue dans la liste suivante :
Pour inciter les bons éléments à rester dans le travail agricole, il est possible de leur fournir un calendrier de la succession des travaux agricoles tout au long de l’année. L’Anefa publie un calendrier général qui donne un premier aperçu. Dans certaines régions ou certains départements, les Anefa ou d’autres organismes publient leur calendrier des travaux agricoles adapté aux territoires : la Dordogne, les Landes, l’Île-de-France, etc. L’Anefa du Maine-et-Loire publie un calendrier interactif qui met en lien le type de travail selon la saison et les offres d’emploi proposées dans le département.
> À lire aussi : Un calendrier interactif pour recruter les saisonniers (05/03/2020)
Des fresques pour la sécurité
Certaines caisses de MSA publient des dessins qui montrent de façon très pratique les situations qui peuvent donner lieu à un risque d’accident. Leurs auteurs ne se placent pas en donneurs de leçons puisqu’ils s’appuient sur des situations réelles de travail. Deux des initiateurs de cette création, Lionel Venezia et Daniel Lavalée, responsables de la prévention dans des MSA de l’Occitanie, expliquent qu’ils ont élaboré ces fresques au fur et à mesure des ateliers avec les agriculteurs consacrés à la chasse aux risques.
Ils ont désormais ajouté aux dessins des capsules sonores : en cliquant sur une situation à risque, ou en appuyant avec le doigt si on regarde le dessin sur une tablette, un préventeur explique la nature du risque et le moyen d’y remédier. Il n’est donc pas nécessaire de savoir lire le français pour comprendre les attitudes sécuritaires au travail. Comme ce travail a été finalisé durant le confinement, des capsules sonores intègrent les gestes barrières et la lutte contre la propagation du coronavirus sur les lieux de travail agricole.
Pour prolonger ce premier niveau de lecture, les auteurs mettent à la disposition des agriculteurs employeurs un guide écrit en lien avec ces fresques interactives. Le but de ce guide est d’aider l’employeur à réussir la première prise de contact avec ses équipes pour qu’elles assimilent immédiatement les consignes de sécurité. Il reprend les situations montrées sur la fresque et donne pour chaque situation les argumentaires pour faire comprendre aux salariés la nécessité d’appliquer des gestes de prudence. Il indique aussi les situations de travail où l’exploitant peut activer le rappel de la consigne sur le terrain.
À la mi-mai, quatre de ces fresques ont été publiées par les MSA de l’Occitanie et deux fresques similaires sont en cours d’élaboration (aides à domicile, viticulture et œnologie) :
- maraîchage de plein champ : la fresque et le guide pour l’employeur ;
- arboriculture : la fresque et le guide pour l’employeur ;
- cultures sous abri : la fresque et le guide pour l’employeur ;
- chaîne de conditionnement : la fresque et le guide pour l’employeur.
Pour les autres filières, les services santé sécurité des différentes caisses de MSA publient des livrets d’accueil illustrés pour les types de production sur leur territoire. C’est ainsi qu’on arrive à trouver, et souvent à télécharger, des guides pour, par exemple :
- le ramassage et le conditionnement de l’aïl,
- la castration du maïs,
- en arboriculture : la taille, l’éclaircissage, la cueillette, le conditionnement.
Une formation en vidéo pour les saisonniers
Ocapiat, l’opérateur de compétences des salariés agricoles et de l’agroalimentaire, met en ligne sur sa plateforme Camp’num, un programme de formation complet intitulé « Devenir saisonnier » pour l’instant composé de quatre vidéos consacrées à :
- découvrir le monde agricole,
- réussir son intégration,
- connaître les risques,
- connaître ses droits.
L’acquisition des connaissances est validée par un quiz final. Le programme pédagogique a été établi avec le soutien de la FNSEA et de la MSA. Durant le confinement, la plateforme d’Ocapiat affectée à la formation numérique, Camp num’, est assez facilement accessible sur inscription.
Des fiches contre le coronavirus
Enfin, le ministère du Travail, en lien avec la MSA, publie des fiches qui recensent les gestes barrières et les attitudes pour lutter contre le coronavirus. Celles sur le travail saisonnier en agriculture sont traduites en espagnol ou en arabe.
Pour les employeurs, une fiche spécifique a été publiée par la MSA sur l’accueil et l’hébergement des travailleurs saisonniers étrangers durant la période du déconfinement. Elle évoque en particulier les mesures équivalentes à la quatorzaine obligatoire : l’hébergement sur le lieu de travail ou à proximité sans sortie ou, en cas d’hébergement à l’extérieur, la limitation des déplacements au seul domicile-travail.