Chaque été dans les Landes, la castration du maïs emploie une main-d’œuvre souvent trop jeune pour conduire et de jeunes majeurs sans permis de conduire. En prenant l’initiative d’organiser un transport collectif et de le communiquer via les réseaux sociaux, le groupement d’employeurs des Landes (GED40) a connu cet été une affluence record de candidats.
Pendant un mois et demi, plus de quatre-vingts autocars ont sillonné le département et acheminé les saisonniers sur leur lieu de travail : « Nous avons travaillé avec deux transporteurs locaux », explique Hélène Duporté, animatrice au GED40. Il s’agit d’entreprises spécialisées dans le transport scolaire. Les chauffeurs ont l’habitude de véhiculer des mineurs avec l’avantage que, l’été, leur flotte est disponible.
Inscription en ligne
L’animatrice a commencé sa communication au début de mai sur Facebook : « Les parents y sont plus présents que leurs adolescents ! Ils ont adhéré à fond à la démarche. J’avais mis des liens vers des formulaires d’inscription en ligne “Google forms”. Par ce biais, nous avons reçu 1 070 inscriptions de mineurs et plus de 4 000 de majeurs. »
« Mineurs et majeurs confondus, nous avons triplé le nombre de candidatures… calcule Hélène Duporté. Nous avons épluché tous les dossiers et décidé de mettre en place des autocars là où les demandes étaient les plus nombreuses et les plus pertinentes avec les localisations de nos exploitants adhérents. Pendant la saison, nous informions quotidiennement de la situation et des besoins. »
OK ou absent
Le groupement a organisé plusieurs circuits de 40 minutes au maximum « car les journées de travail commencent tôt le matin ! » Et avec des points de montée au plus près possible des résidents, « nous nous servions des arrêts de cars scolaires, des bus urbains, place de village, gare… ». Les terminus étaient localisés grâce aux coordonnées GPS de la parcelle de l’exploitant.
La veille, parents et adolescents recevaient une information par SMS indiquant l’heure du ramassage, « un message auquel il faut répondre “ok” ou “absent” », précise l’animatrice. « C’est très important. » Ce système a très bien fonctionné auprès de la population urbaine et sur la côte atlantique, moins en zone rurale « où les habitants ont plus l’habitude de s’organiser par eux-mêmes ». Les inévitables absentéismes ont été temporisés par le grand nombre de candidatures.
Facture au kilomètre
Les transporteurs sont simplement avertis au jour le jour : « Il fallait les prévenir avant 16 heures de nos besoins pour le lendemain, en précisant le nombre de voyageurs et les destinations. Cela a très bien fonctionné. Une seule fois, parce que tous ceux du secteur castraient le même jour, le transport fut épineux… Mais pas impossible ! »
La prestation est facturée sur le nombre de kilomètres parcourus aux frais de l’employeur. Ce système a privilégié l’emploi local. D’habitude, les frais d’hébergement ou de camping sont facturés aux agriculteurs adhérents. « Donc, l’un dans l’autre, le coût est resté le même pour l’employeur. »
L’initiative sera reconduite avec quelques petites améliorations : « un visuel pour identifier facilement l’autocar au point de montée, un listing des passagers pour le chauffeur… », suggère Hélène Duporté. Et pour capter les jeunes directement, un compte Instagram a été mis en place.