La start-up Agrijobbing, incubée depuis un an à Agrotech à Willems (Nord), lance un service d’aide à la rédaction de contrat de travail pour les agriculteurs lorsqu’ils veulent embaucher un candidat non affilié à la MSA pour des travaux occasionnels.
Le cas se présente par exemple pour un enseignant qui veut donner un coup de main de quelques heures à son voisin agriculteur pour la récolte des pommes de terre. Ce service ne sera pas utile pour les vendanges, puisqu’il existe le contrat de vendange spécifique, ou pour la main-d’œuvre familiale, autorisée en agriculture, ou pour un intérim au sein du domaine agricole, puisque le Tesa est largement aussi simple et moins cher.
L’agriculteur devient utilisateur
Le site Agrijobbing a le statut d’agence d’intérim. C’est lui qui emploie le salarié pour une mission courte demandée par un agriculteur qui devient ainsi « l’utilisateur ». Le site s’occupe donc des déclarations préalables à l’embauche, de la gestion des congés payés, de l’assurance. L’agriculteur utilisateur encadre le salarié, y compris pour sa sécurité, et reçoit une facture d’Agrijobbing quand la prestation est terminée.
Auparavant, l’agriculteur doit s’être inscrit sur le site. Il est alors rappelé par l’agence d’intérim qui remplit sa fiche de renseignements. Il faut compter 48 heures pour cette première étape. Ensuite, l’agence d’intérim contacte l’agriculteur à chaque sollicitation pour normaliser sa demande. La connaissance du domaine agricole permet au site de « traduire » les demandes.
Il n’est pas possible, par exemple, de faire appel à de l’intérim pour un travail global et un peu flou. Le dossier doit précisément indiquer la tâche que l’employé aura à faire, comme la conduite d’un engin agricole ou le semis d’une culture. Le site renvoie alors un dossier que l’agriculteur valide. Après la première homologation de l’agriculteur, la promesse du site est de réaliser les démarches assez rapidement pour faire l’embauche dans la journée.
Un coût qui le limite aux travaux occasionnels
Ce service a un coût, bien évidemment. Le site a exclu la nécessité de s’abonner et facture uniquement à la prestation. Agrijobbing a défini son coefficient de gestion à 1,75. En clair, un employé payé au Smic horaire (soit 10,15 euros de l’heure) est facturé 17,76 euros, charges sociales comprises, par l’agence d’intérim (10,15 x 1,75 = 17,76). Le coefficient de gestion augmente pour des tranches de rémunération supérieure.
Même si le coût reste dans les standards du marché, il destine donc vraiment ce service pour les missions de courte durée. Les prestations des saisonniers, souvent avec des contrats de plusieurs semaines ou plusieurs mois, ne se gèrent pas avec un tel service. L’objectif de son créateur, Xavier Bourgeois, est bien d’apporter une solution au « coup de main » donné aux agriculteurs par des non-agricoles sans recourir au travail au noir.