«Je recherchais un emploi provisoire, le temps de reprendre mes études. L’activité de saisonnier m’a offert cette opportunité », raconte Guillaume Douis, 23 ans. Il s’est adressé au groupement d’employeurs départemental des Landes (GED 40).
Installé dans la région depuis une dizaine d’années, Guillaume a fait une pause dans ses études linguistiques pour des raisons financières. Il a alors opté pour les travaux agricoles saisonniers. « C’est une activité très souple, je peux arrêter du jour au lendemain pour faire autre chose. Ce n’est pas le même engagement que pour un salarié en CDD ou CDI. »
C’est par le bouche-à-oreille qu’il a contacté le GED 40. Alors qu’il ne connaissait pas le monde agricole, Guillaume s’est rapidement familiarisé avec les cultures régionales. La saison commence en avril, avec la récolte des asperges, puis s’enchaîne avec l’épuration des colzas durant les mois de mai et de juin. Son travail s’achève à la fin de la période estivale, durant laquelle il procède à la castration des maïs, à l’épuration des tournesols et des maïs, ainsi qu’au désherbage manuel des cultures biologiques. « Depuis mon arrivée au sein du groupement en 2014, je tourne sur une dizaine d’exploitations chaque année. » Le GED 40 lui assure du travail durant six mois.
Gestion souple du travail
« J’apprécie beaucoup de collaborer avec le groupement d’employeurs. Je suis plus serein car je n’ai pas besoin de me tourmenter à trouver un nouveau patron à chaque fin de contrat. » Pour Guillaume, c’est une facilité au quotidien : il reçoit un SMS qui l’informe du lieu et du jour où on l’attend. Être salarié du GED 40 lui permet également de travailler dans un milieu auquel il n’aurait jamais pensé. « Quand on est étranger à l’agriculture, ce n’est pas toujours facile de trouver des contacts. » Travailler au fil des saisons lui a permis de dépasser ses préjugés sur l’agriculture. « Avant, je pensais que ce métier était beaucoup plus primaire. Lorsque l’on apprend à le connaître, on réalise qu’il faut une bonne technicité pour l’exercer. » Aujourd’hui, il admet à son tour que cette profession « manque de reconnaissance » par la société.
Guillaume porte aussi un regard nouveau sur le travail d’équipe. « C’est un apprentissage mais aussi un enrichissement. J’ai l’occasion de faire la connaissance avec des personnes de tous horizons : certains sont en burn-out, d’autres étudiants, étrangers… En fin de saison, on a souvent le blues de se quitter. » Pour autant, Guillaume n’envisage pas de faire carrière dans le milieu. Il souhaite reprendre sa licence d’anglais pour devenir professeur. « Pour travailler en agriculture, il faut avoir une véritable vocation », estime-t-il, même s’il sait qu’il éprouvera une certaine nostalgie en arrêtant les saisons.