Le service de la statistique du ministère de l'Agriculture, Agreste, a publié une note sur l'emploi mobilisé dans les exploitations agricoles. Entre 2022 et 2023, il a chuté de 2,5 %, soit 16 990 ETP (équivalent temps plein).
Diminution des chefs d’exploitation
Une baisse principalement liée aux chefs d’exploitation et co-exploitants. En effet, leur nombre a diminué de 13 330 ETP sur la période. Un phénomène qui s’explique par la nouvelle programmation Pac 2023-2027 qui a introduit le critère « d’agriculteur actif » pour accéder aux aides. La seule catégorie d’actifs dont le nombre d’ETP augmente est celle des salariés permanents (+0,3 %).
Les chefs d’exploitation et co-exploitants assurent la plus grande part du travail agricole. Ils représentent 55,8 % des ETP en 2023. Ils sont suivis par l’emploi salarié permanent (26,7 % des ETP) puis des saisonniers (11,6 % des ETP).
Les conjoints et autres actifs non-salariés représentent 3,2 % des ETP tandis que les prestataires externes (ETA, Cuma) représentent 2,7 % des ETP.
Baisse d’emploi saisonnier ou permanent ?
Le nombre d’ETP diminue dans tous les types d’exploitations, sauf les fermes fruitières et autres cultures permanentes où il augmente de 2,4 % en 2023. Cette exception concerne majoritairement l’emploi saisonnier ou occasionnel.
Les plus fortes baisses concernent les filières de la floriculture et de l’horticulture (–5,7 % ETP) et les grandes cultures (–5,1 % ETP). En floriculture et horticulture, la baisse de l’emploi est plus marquée pour les saisonniers ou les travailleurs occasionnels. Pour les grandes cultures, la baisse de l’emploi est plus marquée pour les salariés permanents.
La diminution de l’emploi concerne tout l’Hexagone avec quelques disparités régionales. Dans les Hauts-de-France, l’emploi agricole n’a diminué que de 0,5 %, contre –4,0 % en Occitanie.
Des écarts de salaires
En 2023, la hausse du salaire horaire est comprise entre 3,1 % et 5,8 % selon le type d’exploitation. Cette croissance est moindre dans les élevages, à l’exception des élevages de volailles (+5,7 %).
Le salaire horaire moyen connaît une forte augmentation pour les cultures fruitières (+5,8 %) ainsi que pour la culture de légumes ou de champignons (+5,3 %).
« Ces évolutions ont tendance à accentuer les écarts de salaire entre spécialisations », note Agreste. « Les salariés travaillant dans les secteurs des productions animales […] dont les salaires augmentent à un rythme inférieur à la moyenne des salariés agricoles, sont également ceux qui ont déjà les salaires horaires les plus faibles » .
En 2024, l’emploi agricole en France métropolitaine devrait continuer à diminuer d’environ 0,5 %, selon Agreste.