Le 26 mars, l’une des classes de BTS Acse (2) du lycée Les Vergers de Dol-de-Bretagne, en Ille-et-Vilaine, est sur le terrain. Vingt-sept élèves participent à un rendez-vous « bout de champ » aux côtés d’agriculteurs du Ceta, sur une parcelle d’essais de méteils (mélanges céréaliers) de François Bouillis, éleveur laitier à Epiniac. Ils interviennent en tant qu’acteurs puisqu'ils présentent l’itinéraire cultural et les comptes-rendus de suivi. Observations des levées, comptages des espèces, présence d’adventices, résultats des essais… Ils réalisent toutes les mesures depuis l’implantation de la culture jusqu’à la récolte.

« Durant notre scolarité, c’est la première fois que nous avons la chance de suivre une culture de A à Z et d’avoir le point de vue technique des agriculteurs », reconnaissent Lucas, Alban, Marceau et Antoine, qui souhaitent s’installer à plus ou moins long terme. « Ils se mettent dans la peau de l’éleveur pour comprendre ses choix en fonction de sa stratégie fourragère et les impacts économiques », détaille Antoine Yven, animateur au Ceta 35. Non issue du milieu agricole, Gaëlle apprécie d’avoir du concret : « Prendre des informations sur une feuille de papier ou les voir, ça n’a rien à voir. » Cyrille Loizeau, leur professeur d’agronomie, se réjouit de leur implication sur ce projet qui fait l’objet d’une notation en contrôle continu.

Créer du lien avec les jeunes

C’est la deuxième année consécutive que le lycée agricole et le Ceta réalisent ce type d’échange. « Le partenariat s’est fait naturellement car la ferme du lycée adhère à notre réseau, explique Hélène Descloux, directrice du Ceta 35. Au sein de notre structure, nous réfléchissons sur la façon de créer du lien entre agriculteurs et étudiants. Nous avons eu l’opportunité de développer un groupe Ecophyto 30 000 sous la houlette de plusieurs agriculteurs du groupe de Dol-de-Bretagne. C’est ainsi que le projet a vu le jour en collaboration avec l’équipe pédagogique du lycée. »

Ancien élève du lycée, François Bouillis qui accueille la plateforme d’essais sur sa ferme, aurait aimé bénéficier d’un tel encadrement. « Au Ceta, nous sommes habitués à confronter nos systèmes entre producteurs. Avoir l’avis des élèves, c’est bénéficier d'un œil extérieur et d'une richesse supplémentaire, estime l’éleveur. Pour les étudiants, ce programme permet de réfléchir, de se remettre en question, par exemple par rapport au système qu’ils connaissent sur l’exploitation de leurs parents. Ces échanges profitent à tous. »

Isabelle Lejas

(1) Centre d’études techniques agricoles, agréé organisme de formation en Ille-et-Vilaine. (2) Analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole.