Face aux difficultés de recrutement que connaissent les fermes laitières, la coopérative laitière Sodiaal passe à l’action. À l’occasion du Space à Rennes, Florence Monot, directrice générale de l'amont, a annoncé le mardi 12 septembre 2023 le lancement de la « Happy Box », un système d’aides financières au service du salariat agricole qui seront déployées en 2024.
À destination de toutes les exploitations membres de la coopérative, elles auront différents objectifs. « Les aides au service de remplacement, qui opèrent déjà en cas de maladie ou de formation, donneront dorénavant la possibilité aux éleveurs de partir en vacances », explique Florence Monot. La Happy Box proposera également des aides étalées sur deux ans pour le recrutement d’apprentis et d’alternants.
Former au recrutement
Autre nouveauté, des enveloppes financières sont prévues pour couvrir des formations au recrutement à destination des sociétaires.
« Il y a peu de candidats au salariat agricole, nos éleveurs doivent donc être prêts à les accueillir et à les manager », soulève Jérôme Huet, directeur du Bureau technique de la promotion laitière (BTPL). Le but des formations ? « Se rassurer face aux difficultés, et être préparé au salariat. »
Afin de tester les formations proposées, Sodiaal a mis en place une phase de test lors de deux journées en Bretagne et dans le Sud-Ouest. Jérôme Huet revient sur les points essentiels à un bon recrutement.
« La base, c’est de bien définir son besoin. Un poste au contour flou, c’est la porte ouverte à une inadéquation entre les attentes de l’éleveur et du salarié. » Le directeur du BTPL insiste également sur l’importance de travailler sur l’image de la ferme et de cultiver sa réputation d’employeur. « Il ne faut pas hésiter à poster une annonce attrayante, qui donne envie. » Lors de l’entretien, l’éleveur doit, d’une part, s’assurer de la fiabilité du salarié et, d’autre part, le convaincre de travailler chez lui.
« Axer sur le savoir-être du salarié, qui est inné, et non le savoir-faire, qui s’apprend, est un pari gagnant », résume Jérôme Huet.
Pour Pierre Blanc, éleveur laitier dans le Tarn et participant à la formation test de Sodiaal, « il faut trouver la bonne personne avant d’investir ».
Une enveloppe de 1,5 à 2 million d’euros sera déployée pour la Happy Box. « Il est urgent d’agir pour soutenir le salariat agricole », martèle Florence Monot.