Bruxelles tourne une page dans ses prospectives pour l'agriculture publiée le 9 décembre 2022, celle de la croissance de la production laitière que l'Union européenne connaît depuis l'abandon des quotas laitiers. La Commission imagine même que la collecte de lait de vache pourrait reculer de 0,2 % par an d'ici à 2032.

Pourquoi ? Parce que les éleveurs laitiers se tourneraient vers des systèmes plus durables, comme l'agriculture biologique, valorisant "la qualité et l'impact environnemental des produits". L’augmentation de la productivité, due à l’amélioration du bien-être animal et des stratégies alimentaires, ne compenserait pas la baisse du cheptel de 10 % par rapport à 2022.

Malgré ces évolutions, Bruxelles considère que L’Europe restera tout de même le plus important fournisseur mondial de produits laitiers en 2032. Mais elle verra ses exportations diminuer légèrement en raison d’une progression du niveau d'autosuffisance dans les principaux pays importateurs.

Moins de lait liquide, plus de fromages

Les préférences alimentaires des consommateurs à l'égard des produits laitiers vont aussi évoluer, ainsi que leurs attentes en termes de qualité nutritionnelle. Les jeunes (18-35 ans) se disent prêts à introduire dans leur régime alimentaire des produits laitiers contenant moins de graisses, de sucres ou d’allergènes. Les aliments complémentés en vitamines ou minéraux seront également valorisés.

Le changement des modes de vie remplacera le lait à boire par les fromages et leurs coproduits (protéine en poudre). Ces derniers verront leurs prix augmenter sur les dix années à venir, de 0,7 % par an pour les fromages et de 2,4 % pour la protéine en poudre. La Commission européenne envisage ainsi une stabilisation du prix du lait aux alentours de 450 € la tonne d’ici à 2032.