"L'arrivée du froid a généré un flux de sorties un peu plus important depuis le mois de novembre. À cette période, la rentrée des troupeaux en bâtiment s'accompagne aussi souvent de la vente d'animaux moins conformés, en queue de lots", rapporte Guillaume Lajudie, chef des ventes au marché des Hérolles, dans la Vienne. Mais les faibles disponibilités et la demande soutenue, tant pour l'exportation que pour l'engraissement en France, maintiennent les cours des broutards français à de hauts niveaux.

En semaine 48 (du 28 novembre au 4 décembre 2022), la cotation du charolais U de 350 kg s'affaisse légèrement pour s'établir à 3,47 €/kg vif. Le cours du charolais U de 450 kg se stabilise quant à lui à 3,34 €/kg vif. Les prix du limousin E de 350 kg et du mâle croisé R de 300 kg se tiennent également à 3,65 €/kg et 3,08 €/kg, respectivement. En femelles, les niveaux tarifaires de la limousine E et de la charolaise U de 270 kg se rejoignent à 3,30 €/kg, signe d'une demande toujours dynamique pour la génisse d'engraissement, notamment en Italie. "Le maintien de prix fermes est nécessaire pour les éleveurs, qui voient leurs coûts de production encore augmenter. En octobre 2022, l'Ipampa viande bovine s'est renchéri de 2 % par rapport au mois précédent, et de + 19 % sur un an", soulève l'Institut de l'élevage (Idele). 

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Les pays tiers soutiennent le marché 

À l'export, les ventes de bovins de type viande de 4 à 16 mois baissent de 8 % en volumes, entre les semaines 44 et 46 par rapport à 2021, à la même période. "Depuis trois semaines, les clients italiens freinent leurs achats, dans l'attente d'une reprise de la consommation pour les fêtes de fin d'année", explique Michel Fénéon, président de la Commission import-export à la Fédération française des commerçants en bestiaux.

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Mais la reprise très active des échanges vers l'Algérie depuis septembre donne du tonus au marché. "Avec la hausse des cours du pétrole et du gaz, les sorties de devises ne sont plus un facteur limitant à l'importation, détaille l'Idele. Le pays en profite pour combler son déficit de production, en prévision du début du Ramadan le 22 mars prochain". 

Bien que le commerce reste fluide, "les éleveurs ne doivent pas relâcher leurs efforts sur la vaccination contre la fièvre catarrhale ovine", rappelle Michel Fénéon. C'est aussi le message porté par les chefs de marché et exportateurs interrogés, qui constatent encore trop d'animaux non valablement vaccinés à 60 jours avant leur départ. "Dès que le marché se tend, les écarts de valorisation se creusent entre les lots préparés et les autres, allant de 50 à 100 € par tête selon les zones", décrit Stéphane Philibert, directeur de Parma Charolais, en Saône-et-Loire.