Les éleveurs du massif jurassien ont passé un été dans l’angoisse à cause des attaques de loups. Ils manifestaient leur désarroi au préfet sur l’exploitation de Pierre-Henry Pagnier, le 16 septembre 2022 : « J'ai subi une attaque au début de la semaine, explique-t-il. En tout, sur le massif du Jura franco-suisse, nous avons comptabilisé 45 attaques et 33 bêtes tuées 2022. »
Cet automne, le problème s’amplifie, les attaques redoublent. Les prédateurs ciblent essentiellement les génisses de 6 à 12 mois. L’élevage ovin est aussi concerné, mais reste minoritaire en raison de l’importance de l’effectif bovin laitier. « Deux meutes semblent installées à la frontière franco-suisse, explique Pierre Henry Pagnier.
En 2021, à la suite de dégâts importants, deux louveteaux ont été abattus en Suisse et trois autres devraient être prélevés prochainement. »
Un protocole trop lourd
Les éleveurs ont demandé ce matin un tir de défense simple pour l'intégralité du canton. « Le préfet nous a assuré que la brigade loup viendrait sur notre secteur la semaine prochaine pour faire baisser la pression sur les troupeaux, ajoute-t-il. Nous regrettons la lenteur du règlement français. Le protocole est beaucoup plus lourd qu’il n’est du côté helvétique. »
Dans un communiqué du 16 septembre 2022, la Fédération nationale ovine (FNO) demande aussi à l’État de mettre des moyens supplémentaires pour soulager les éleveurs et diminuer la prédation.
« J’espérais transmettre mon exploitation à mes enfants, mais si c’est pour vivre dans un climat de stress permanent, ce n’est pas la peine, se désole Pierre-Henry Pagnier. Le loup est en train de gagner du terrain au détriment de toutes les autres activités, l'élevage, le tourisme... tout le monde est perdant. Le statut du loup devrait être modifié compte tenu de son effectif. »