Le Rassemblement national récoltant un tiers des votes français, l’Assemblée nationale dissoute dans la foulée par le président de la République… Les élections européennes ont résonné comme un coup d’éclat en France, avec un risque de basculement des forces politiques lors des prochaines élections législatives le 30 juin et 7 juillet 2024. Mais qu’en est-il des résultats à l’échelle européenne ?
Le groupe conservateur des démocrates-chrétiens (PPE) renforce ses positions avec 185 sièges, d’après les estimations. C’est un peu plus que les 176 qu’ils avaient obtenus lors de la précédente législature. Un résultat salué par Ursula von der Leyen : « Nous construirons un rempart contre les extrêmes de gauche et de droite, nous les arrêterons », a assuré l’actuelle présidente de la Commission européenne et membre du PPE.
Avancée de l’extrême droite
Le nouveau parlement devra fonctionner avec la percée de l’extrême droite qui décroche près d’un cinquième de l’hémicycle européen, soit 131 sièges sur 720.

Les deux groupes politiques actuels de l’extrême droite, le groupe des Conservateurs et réformistes européens (ECR) et le groupe Identité et démocratie (ID) pourraient se recomposer pour former de nouvelles alliances. Les formations souverainistes et nationalistes sont arrivées premières notamment en France (31,5 % pour le RN), en Italie (28,8 % pour Fratelli d’Italia), en Hongrie (Fidesz, 44 %) et en Autriche (25,7 % pour le parti de la liberté d’Autriche).
Maintien des sociaux-démocrates
À gauche, les sociaux-démocrates se maintiennent malgré quelques pertes de sièges par le SPD allemand. Ils conservent 139 élus contre 140 actuellement grâce au score notamment des listes française du PS conduite par Raphaël Glucksmann (13 députés), portugaise, espagnole ou encore roumaine.
La gauche radicale « The Left » devrait, elle, conserver 36 sièges avec des résultats contrastés, mais avec une poussée en France grâce à la liste La France insoumise menée par Manon Aubry (9 députés), mais aussi en Finlande, en Suède et en Grèce.
Centristes et Verts en perte de vitesse
Le plus lourd tribut est payé par le centre gauche de l’échiquier politique. Le groupe « Renew Europe » (centristes libéraux) perd 22 sièges au Parlement de Strasbourg (80 en 2024 contre 102 en 2019).
La même défaite est constatée du côté des Verts qui chutent de 72 sièges à 52. La faute à une démobilisation massive en Allemagne et en France (5,5 % pour EELV en 2024 contre 13,5 % en 2019), quelque peu sauvée par les Pays-Bas, la Suède et les pays baltes.
Et maintenant ? Les groupes politiques, qui devraient rester les mêmes — à l’exception peut-être de ceux d’extrême droite — ont jusqu’à la prochaine session plénière du Parlement européen (à partir du 16 juillet) pour délimiter leur périmètre. D’ici là, la coalition entre différents groupes se dessinera pour former la Commission européenne et établir les nouvelles priorités de l’exécutif européen.