Comme pour tordre le cou d’un cliché sans âge, les résultats d’un sondage Ipsos-BVA publié le 18 novembre montrent que les habitants de communes rurales partagent la même conscience écologique que l’ensemble des Français. Commandée par l’Association des maires ruraux de France (AMRF) à l’occasion du traditionnel salon des maires 2025, à la Porte de Versailles à Paris, l’étude vient remettre en perspective la place de l’écologie dans la vie des habitants des territoires ruraux.
À quatre mois des élections municipales, les préoccupations des Français ruraux sont scrutées à la loupe. Et les résultats montrent des sujets d’intérêt similaires à ceux des urbains. En quatrième position derrière le pouvoir d’achat, l’accès au système de santé et l’insécurité, l’environnement est cité par 23 % des sondés.
Des attentes fortes envers les maires sur l’environnement
En revanche, les attentes politiques sont différentes vis-à-vis de leur prochain maire. Alors que la priorité absolue des Français dans leur ensemble est la sécurité, ce sujet n’arrive qu’en cinquième position chez les ruraux. Ces derniers mettent davantage en avant les services de proximité et la préservation de l’environnement. Les habitants des territoires « à habitat très dispersé » placent même l’environnement comme leur priorité numéro un.
« 63 % des ruraux interrogés estiment que les actions menées par les pouvoirs publics pour la transition écologique ne sont pas suffisantes », observe le sondage. Et « 79 % soutiennent le maintien de MaPrimeRénov », donne-t-il en exemple. S’agissant des énergies renouvelables, elles emportent « une forte adhésion » dans les territoires ruraux : « 88 % sont favorables aux panneaux solaires », et « 60 % aux éoliennes terrestres ».
Plusieurs thématiques écologiques testées
Parmi les mesures écologiques prioritaires pour les habitants de communes rurales, le sondage relève notamment la préservation des forêts et des espaces naturels (49 %), la prévention de la pollution de l’eau (42 %), et la réduction de l’usage des pesticides (37 %). Par ailleurs, « 49 % des habitants des zones très dispersées sont favorables à l’alimentation locale et bio dans les cantines et les Ehpad », note l’étude.
Plusieurs dispositifs écologiques innovants ont aussi été testés par l’AMRF à travers ce sondage d’opinion. Des brigades citoyennes d’entretien de la nature, des véhicules électriques partagés, et une sécurité sociale de l’alimentation ont tous recueilli un large soutien.
Une éco-anxiété similaire à celle des urbains
Globalement, les habitants de zones rurales ont une conscience écologique particulièrement sensible, avec un niveau d’éco-anxiété égal à celui de l’ensemble des Français : « 88 % se disent inquiets face au changement climatique, 85 % face à la pollution, et 82 % face à la perte de biodiversité », indique l’étude.