Il le dit lui-même, Philippe Poutou, le candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), n’est pas un spécialiste des questions agricoles. « Le seul rapport que je peux avoir avec l’agriculture d’un point de vue professionnel, ce sont pas mal de missions d’intérim que j’ai passé à mettre en bouteille du vin dans des chais à Bordeaux et d’un point de vue familial, j’ai juste un grand tonton qui était fermier dans le Béarn où petit j’allais passer mes vacances », confessait-il lors d’une table-ronde sur l’agriculture organisée par son parti le 18 février 2022 à Rostrenen dans les Côtes-d’Armor. Si son rapport personnel est faible avec le secteur agricole, cela ne l’empêche pas d’esquisser plusieurs propositions.

 

Abolir l’élevage industriel

Le conseiller municipal de Bordeaux veut « abolir l’élevage industriel pour des soucis de redistribution des richesses et de lutte contre l’impérialisme ».

 

Une position qu’il argumente dans sa réponse à Engagement animaux 2022, collectif composé de 29 ONG œuvrant pour la protection animale dont Welfarm, la Spa et la Fondation Brigitte Bardot notamment. Il accuse « l’élevage industriel » d’accaparer les terres et de priver d’habitat « des populations autochtones et animales aux quatre coins du monde ».

 

Pour en sortir, Philippe Poutou propose :

  • « L’arrêt des subventions publiques » pour ces élevages,
  • « L’annulation des dettes des éleveurs s’ils passent au végétal »,
  • Un « plan de réformation des éleveurs avec continuité des salaires ».

 

Il plaide également pour « la création autonome d’éthologues avec des délégués de structures de défense des animaux, indépendant des instances liées au ministère de l’Agriculture » et la « mise en place de sanctuaires pour les animaux des élevages industriels ». « Un moratoire sur les dettes des agriculteurs » est aussi mis sur la table.

Interdire les intrants chimiques

Sa croisade contre l’élevage s’étend aussi aux productions végétales. Philippe Poutou défend l’interdiction pure et simple des « intrants chimiques » en visant les « engrais, pesticides, herbicides et fongicides » et la reconversion de l’agriculture « en tout biologique en 10 ans » sans en détailler les moyens. C’est pour lui la solution pour passer à « une agriculture paysanne qui assure un revenu correct aux producteurs ».

 

Il prône le développement des circuits courts en soutenant « les filières autogérées et coopératives ». Un schéma coopératif qu’il compte aussi soutenir en proposant la création d’un fonds public d’acquisition de foncier pour l’installation de jeunes agriculteurs en coopérative.

 

Limiter l’artificialisation des sols

Dans sa vision d’une « société écosocialiste », le candidat du NPA suggère plusieurs idées pour stopper l’artificialisation des sols dans l’objectif de préserver la biodiversité. Il fixe l’objectif de ne pas dépasser 10 % de territoire artificialisé et de classer 10 % du territoire en réserves naturelles. En 2018, 9 % de la superficie française était artificialisée, selon l’Insee.

 

Poutou par marie-astrid