« La condition animale s’impose aujourd’hui comme un enjeu dans le débat politique, les candidats à l’élection présidentielle doivent s’en saisir ! », déclare Adrienne Bonnet, membre de l’association Welfarm. D’après le baromètre Ifop pour la Fondation Brigitte Bardot (1), « près de 86 % des Français s’accordent sur la nécessité pour les candidats de se positionner sur la question et de présenter des mesures visant à améliorer la condition des animaux ».

 

Vingt-neuf organisations de protection animale, réunies sous le collectif Engagement animaux 2022, attendent donc au tournant les candidats à l’élection présidentielle sur ce thème. Sept d’entre eux ont d’ores et déjà répondu aux propositions portées par le collectif.

22 mesures « concrètes »

Pour témoigner de leur engagement, les ONG proposent aux candidats de se positionner sur vingt-deux mesures « concrètes et prioritaires pour améliorer la condition animale lors du prochain quinquennat ».

 

Réparties en six thèmes, elles portent notamment sur la fin de l’élevage en cage, l’interdiction des transports longue distance et des exportations d’animaux vivants vers les pays tiers, ou encore la fin de l’abattage sans étourdissement.

 

Sur les sept candidats sondés, les ONG ont attribué à chacun un score total sur 100 points. « Évaluer le niveau d’engagement des candidats, c’est mesurer leur volonté à agir concrètement pour améliorer la condition des animaux au cours de leur mandat », explique le collectif.

Des clivages entre la gauche et la droite

Parmi les répondants, Yannick Jadot (Europe Ecologie Les Verts) et Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise) se sont engagés sur 98 % des mesures présentées par le collectif. Vient en seconde position Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière), avec un score de 85 %, suivie par Philippe Poutou (Nouveau Parti Anticapitaliste) à 77 %. À droite, Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) obtient un score de 67 %, contre 58 % pour Marine Le Pen (Rassemblement National).

 

Les autres candidats à la présidentielle (2) n’ont, pour l’heure, pas répondu. « Emmanuel Macron est perçu comme engagé pour 32 % des Français alors que 80 % des Français ayant l’intention de voter pour lui se déclarent sensibles à la condition animale, et seulement 4 % “pas du tout sensibles” », complète le CIWF dans un communiqué publié le 15 mars 2022.

 

[Communiqué de presse]
Les 29 ONG d'Engagement @Animaux2022 dressent le bilan des 1ers engagements des candidats à la #Presidentielle2022 et le mettent en perspective avec les résultats d’un sondage Ifop exclusif (résultats étonnants, loin des clichés...) https://t.co/sjdaoXI0gf

— CIWF France (@CIWF_FR) March 15, 2022

Les Français de plus en plus sensibles au bien-être animal

Pour le CIWF, l’étude Ifop commanditée en février 2022 par la Fondation Brigitte Bardot « confirme la sensibilité des Français aux questions ayant trait à la condition et à la protection animales, quelles que soient leurs opinions politiques et leurs intentions de vote ».

 

D’après le sondage, 69 % des Français considèrent le bien-être animal comme un thème de campagne électoral qui doit être abordé au même titre que l’écologie, la sécurité, l’économie ou le pouvoir d’achat.

 

Dans un autre baromètre Ifop réalisé pour la Fondation 30 Millions d’Amis en janvier (3), 83 % (+ 2 points sur un an) des interviewés se disent favorables à ce que les animaux d’élevage soient abattus non plus en abattoir mais sur leur lieu d’élevage, par des professionnels se déplaçant sur les exploitations.

 

82 % adhèrent à l’idée selon laquelle « la pratique consistant à abattre des animaux en pleine conscience est inacceptable quelles que soient les circonstances ». Enfin, l’interdiction du transport d’animaux d’élevage vivants est approuvée par 85 % des sondés.

 

(1) L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1 012 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, en février 2022.

(2) Éric Zemmour (Reconquête !), Valérie Pécresse (Les Républicains), Emmanuel Macron (La République en marche), Anne Hidalgo (Parti socialiste), Fabien Roussel (Parti communiste français) et Jean Lassalle (Résistons).

(3) L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1 007 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, en janvier 2022.