Cyberattaques, lobbying, financement d’associations… Le dernier rapport de l’École de guerre économique en partenariat avec les Z’Homnivores, un collectif d’entreprises de l’agroalimentaire parfois qualifié de lobby, liste les différentes ingérences qui viseraient les filières animales françaises. Dans leur rapport, présenté le 2 décembre 2024 à plusieurs sénateurs, les rédacteurs anticipent la « très probable intensification des actions menées à l’encontre de la filière animale » qui « mettent à mal la souveraineté alimentaire française et sa culture d’élevage ».
Associations et ONG sur le banc des accusés
Au total, 27 entités sont identifiées avec deux poids lourds parmi elles. « L214 et Greenpeace sont les associations qui ressortent de l’étude comme étant celles qui représentent le plus de danger pour les parties prenantes du monde agro-agri », estiment les rédacteurs. Ces associations et ONG seraient à la manœuvre contre l’élevage français, au bénéfice notamment d’entreprises de la food-tech.
« Des rapports de l’École de guerre économique ont déjà pointé du doigt les logiques d’instrumentalisation d’une association comme L214 ou d’une organisation non gouvernementale comme Greenpeace, pour défendre les intérêts de ses financeurs en s’attaquant à un objectif précis, en l’occurrence la filière agricole française ». Autrement dit, des financiers, venus principalement des États-Unis financeraient les actions antispécistes en France.
Des actions « favorables à la food-tech »
Le cas de L214 est particulièrement décortiqué, mettant en lumière, selon les rédacteurs, les liens de financement entre des donateurs américains et l’association. « Le lien entre le principal activiste abolitionniste français et la philanthropie américaine est bien établi, voire revendiqué », conclut le rapport. À coups de campagnes médiatiques, de lobbying et d’actions sur le terrain, ces associations chercheraient « à obtenir des subventions et des changements réglementaires favorables à l’industrie de la food-tech », écrivent les rapporteurs.
L’interdiction de la viande cellulaire échoue (28/10/2024)
Dans leurs conclusions, les rédacteurs attaquent. « Les antispécistes, convaincus de leur supériorité morale, mènent une véritable campagne internationale de propagande pour l’abandon des protéines animales dans l’alimentation mondiale », estiment-ils avant d’en remettre une couche sur le rôle d’acteurs venus des États-Unis. « Ces investisseurs américains, déjà familiers des modèles de rupture, cherchent à imposer la viande cellulaire comme une innovation de masse, créant ainsi un monopole mondial. »
Avec un horizon funeste dessiné par les auteurs du rapport : « La transition vers une alimentation artificielle déconnectée du vivant n’est rien de moins qu’une rupture civilisationnelle, qui pose des questions cruciales sur l’avenir de notre relation à la terre, à la nature et à la souveraineté des peuples. »