Navires bloqués à port, cotations uniquement routières, papiers complexes à remplir… Le contexte actuel ne pousse pas les acteurs agricoles à utiliser la voie maritime pour exporter leurs produits. Pourtant, « ce commerce a de l’avance concernant les normes environnementales, il va vers la décarbonation », affirme Paul Tourret, directeur de l’Institut supérieur d’économie maritime (Isemar), lors d’une table-ronde organisée par FranceAgriMer au Salon international de l’agriculture ce lundi 27 février 2023.
Ce n’est pas l’envie qui manque. Valérie Clément-Launoy, représentante de l’Association des utilisateurs de transport de fret (AUTF), confie que les organisations agricoles aimeraient travailler avec les ports français, mais font face à de nombreuses injustices. D’abord, les cotations des structures intermédiaires ne concernent souvent que la voie routière : « Les commissionnaires de transport doivent prendre l’habitude de faire plusieurs propositions. Il faut laisser les vendeurs choisir. »
Des surcoûts non partagés
Lorsqu’un navire est bloqué au port, tous les frais sont à la charge de l’exportateur français. La représentante de l’AUTF demande de la transparence sur les éléments bloquants et une répartition équitable des surcoûts : « Il est injuste que les exportateurs payent pour un blocage dont ils ne sont pas responsables. » Les surcoûts sont logistiques mais peuvent également concerner la marchandise directement, puisque les produits alimentaires sont contraints par une date de péremption et des conditions de stockage spécifiques.
Le cas de la France est spécifique en ce qui concerne les démarches administratives. Dans l’Hexagone, les formalités douanières diffèrent du reste de l’Europe. Elles imposent davantage de « papiers contraignants », selon Valérie Clément-Launoy. « Nous attendons une réaction du ministère de l’Agriculture depuis trois ans. »