Le programme de sa visite a pris l’eau dès la première heure. Faisant fi du timing et du parcours prévu initialement, le président de la République a voulu prendre le temps de rassurer, et de se rassurer, ce samedi 23 février 2019 au Salon international de l’agriculture.

Face au loup, la régulation

Aux craintes des éleveurs des Pyrénées face aux attaques des loups, Emmanuel Macron a annoncé de la « régulation » : « Le loup, on va arrêter, on va faire réguler au niveau des préfets. »

 

Pour l’ours : « J’ai demandé aux ministres de regarder vallée par vallée les choses. Il y a des vallées où ça fonctionne, où il n’attaque pas le troupeau et d’autres où il est prédateur. Il faut qu’on puisse aller prélever les ours qui ont ce comportement. »

Une loi sur le foncier

Face à un jeune et sa mère le sollicitant sur l’accès difficile au foncier pour ceux qui souhaiteraient s’installer, le chef de l’État a parlé d’une loi à venir pour « éviter que l’on vende les terres au voisin plutôt qu’au nouveau ».

 

« On va aussi multiplier les prêts d’honneur, poursuit-il. C’est bien de s’installer, a-t-il continué, parce que ce sont des métiers difficiles. C’est courageux, je suis content de voir des jeunes s’engager dans cette profession. »

Des réponses à tout

Interrogé par un agriculteur des Deux-Sèvres sur la sortie de certains territoires du dispositif des zones défavorisées simples, là aussi, le président de la République a trouvé une solution : « On va trouver d’autres mesures d’accompagnement. »

 

D’autres éleveurs l’ont interpellé sur le retard de paiement des MAEC : « Il nous a dit qu’il travaillait dessus. Il nous a aussi dit qu’il pensait à nous. »

 

Face à l’agribashing, « il faut lutter contre ces attaques incessantes contre l’agriculture », a-t-il poursuivi. Et les retraites agricoles ? « On travaille à les revaloriser », a-t-il encore répondu à une agricultrice.

La filière de la viande épinglée

Alors que les bons points étaient distribués à la filière du lait ou encore de la volaille, la filière bovine s’est fait remonter les bretelles : « Il faut vous structurer. Pourquoi la viande française n’est pas mangée, c’est à cause de la filière qui doit se restructurer. Moi, je ne m’appelle pas Monsieur Bigard. Ce n’est pas le gouvernement qui doit le faire, c’est la filière. »

 

Puis s’adressant à un jeune agriculteur du secteur bovin : « Faites pression sur votre filière. Il faut qu’il y ait des produits qui correspondent à la demande. » Des producteurs de la filière bovine ont bien tenté de répliquer par le coût trop élevé des intrants, mais le président a sitôt trouvé une issue : « Oui, nous travaillons pour les diminuer. »

 

« On se rend compte au fond qu’il est de bonne volonté, a commenté Daniel, un éleveur bovin, mais qu’il est peut-être mal entouré. Il faut peut-être juste réinjecter de la ruralité à l’Élysée. »