Du jour au lendemain, il semblerait qu’une majorité de transformateurs souhaitent apporter de manière unilatérale une correction de l’indicateur beurre poudre (bp) », alerte France OP Lait, réseau auquel adhèrent 18 organisations de producteurs de lait, le 4 avril 2022.
D’après nos confrères de l’Éleveur laitier, les transformateurs mettent effectivement « une grosse pression à l’interprofession (Cniel) » pour revoir le calcul de cet indicateur, régulièrement intégré aux formules de prix du lait.
Réévaluation des coûts de transformation
« La réactualisation évaluée par Atla (Association de la transformation laitière française) » porterait les coûts de transformation du bp « de 71,70 €/1 000 litres à 119,50 €/1 000 litres », rapporte France OP Lait. Ce qui correspond à un correctif potentiel de – 47,7 €/1 000 litres, sur la valorisation bp.
« L’actualisation des indicateurs économiques publiés par le Cniel est une démarche interne à l’interprofession laitière et des études sont continuellement en cours pour que ces indicateurs reflètent au mieux les réalités économiques des marchés et des acteurs laitiers », précise l’Atla à La France Agricole. Les travaux restent en théorie privés, « le temps des vérifications et de prise en compte par les collèges ».
Réactivité des transformateurs
Rien d’officiel donc, mais certaines laiteries « pourraient unilatéralement ne plus appliquer la formule interprofessionnelle » en appliquant dès maintenant ce correctif additionnel. Sodiaal a sauté le pas, sur son prix d’avril, révèle l’Éleveur laitier.
Si la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) « n’est pas opposée au réexamen de l’indicateur de valorisation du beurre et de la poudre », elle juge néanmoins indispensable d’y travailler « à partir de chiffres crédibles étayés, et surtout de le faire au niveau interprofessionnel ». Elle dénonce ainsi la décision « unilatérale » de Sodiaal.
> À lire aussi : Prix du lait d’avril, la valorisation beurre poudre rabiotée (31/03/2022) sur le site de l’Éleveur laitier
Pour France OP Lait, ce correctif additionnel est un « artifice » faisant des producteurs de lait « la variante d’ajustement par le prix » dans un contexte où les négociations avec la grande distribution ne portent pas leurs fruits.
France OP Lait dénonce la réactivité des industriels sur l’ajustement de la valorisation bp « alors que le coût de production, soit le prix de revient du Cniel (405 €/1 000 litres), soit celui proposé par les OP, n’est pas encore pris en compte par certains transformateurs en amont des négociations commerciales. »