L’année 2017 a vu la collecte mondiale repartir à la hausse, après un recul marqué en 2016, en raison de la crise laitière qui a touché les principaux pays exportateurs – à l’exception des États-Unis, dont la production se développe sans répit depuis 2015. En Nouvelle-Zélande, les livraisons s’accroissent depuis mars. Dans l’UE, la production enregistre une hausse notable depuis juin. L’Irlande maintient un rythme soutenu (+8,4 % sur les neuf premiers mois de l’année), alors que les Pays-Bas, plombés par leur quota phosphore, ne sont qu’à +0,3 %. En France, les livraisons, en repli jusqu’à fin août, se sont ensuite redressées. Si elles sont à − 1,4 % sur neuf mois, elles devraient être stables sur l’année. L’Allemagne a suivi une tendance similaire.
Le principal levier, le prix, a augmenté vite et fort, passant de moins de 300 €/1 000 l à plus de 350, voire 400 € aux Pays-Bas en quelques mois. Néanmoins, sa bonne tenue dans les mois à venir est incertaine, du fait d’une situation atypique sur le marché des produits laitiers industriels.
Les cours mondiaux du beurre et de la poudre de lait écrémé ont suivi des évolutions opposées. La cotation de la poudre, plombée par les 380 000 t de stocks communautaires, s’est effondrée. Pourtant, la demande mondiale est ferme, et les exportations européennes de poudre ont augmenté de 40 % (+175 000 t) sur les neuf premiers mois de 2017. À l’inverse, le beurre a caracolé à des tarifs inédits pendant plusieurs mois. La reprise des fabrications du fait de la hausse de la collecte détend les tarifs du beurre, mais aggrave la situation sur la poudre.