«En 2020, l’amélioration des résultats techniques en engraissement, dans un contexte de relative stabilité des prix de vente de lapins, entraîne une hausse modérée des résultats économiques », résume l’Institut technique de l’aviculture (Itavi), dans une synthèse publiée en septembre 2021. (1)
En engraissement, au sein des 519 ateliers en conduite en bande de l’échantillon, le taux de viabilité progresse de 0,2 point en 2020 par rapport à 2019, pour atteindre 91,6 %. « Le recul de la VHD [maladie hémorragique virale] depuis 2019 a sans doute contribué à la hausse récente du taux de viabilité », explique l’Itavi. Le nombre de produits par femelle et par an augmente de 0,8 tête sur la même période, pour s’établir à 54,3 lapins. Le poids des lapins vendus (2,47 kg vif) et l’âge moyen de vente (72,9 jours) sont en revanche équivalents aux résultats de 2019. L’indice de consommation, qui a connu un recul « quasi constant » jusqu’en 2013, oscille depuis entre 3,3 et 3,4 kg d’aliment consommé par kilo de lapin produit.
Plus largement, depuis 2010, « on note l’apparition du virus RHDV2, variant de la VHD, ainsi que des conditions météorologiques atypiques induisant une plus grande variabilité interannuelle des performances techniques en engraissement ».
« Démédication notable »
En maternité, l’Itavi observe « une quasi-stagnation des performances » jusqu’en 2018, avec mise bas par insémination oscillant entre 82 % et 83 %. Depuis 2019, ce critère s’améliore de nouveau et s’éleve à 84,3 % en 2020. En revanche, l’an passé, le nombre de sevrés par mise bas est resté équivalent à 2019, à 8,6 lapins.
En engraissement comme en maternité, « la stabilité voire l’amélioration des critères techniques s’inscrit dans le cadre d’une démédication notable », souligne l’Itavi. L’index de fréquence des traitements par les antibiotiques (IFTA), qui correspond au nombre de traitements reçus par animal et par jour sur une période de référence, en témoigne. Entre 2012 et 2020, il a reculé de 47 % pour les femelles en reproductrices (IFTAr, calculé à l’échelle d’un cycle de reproduction), et de 44 % pour les lapereaux en croissance (IFTAc, calculé sur la durée de vie de l’animal).
Marge en hausse
Sur le volet économique, la progression de 0,7 % du prix payé aux éleveurs entre 2019 et 2020, pour atteindre 1,92 €/kg vif, a permis de compenser la hausse de 1,3 % du coût alimentaire. Cette dernière résulte de la « stabilité du prix de l’aliment et d’une hausse de l’indice de consommation ». L’amélioration des performances techniques a engendré une hausse de 2 % de la marge sur coût alimentaire par femelle et par an. Elle s’est établie à 137,20 € l’an passé.
Pour autant, une nette baisse des investissements est observée dans les élevages. Dans le réseau Cunimieux (2), « le niveau d’investissement des éleveurs en 2019 est inférieur de 52 % à la moyenne en euros constants sur la période 2005-2013. On observe de plus en plus d’ateliers ayant amorti en bonne partie leurs installations et matériels », pointe l’Itavi. Vincent Guyot
(1) Résultats obtenus dans le cadre du programme Réseau national cunicole élevage en bandes (Renaceb), comptant environ 600 ateliers.
(2) Réseau de fermes de référence comptant 50 à 70 ateliers.