Pour Loïc Dombreval, à la tête du groupe parlementaire qui traite de la condition animale, la France ne doit plus attendre pour s’emparer du sujet de la viande cellulaire, estime-t-il dans une tribune. L’urgence tient, selon lui, à l’engouement pour « cette nouvelle industrie », des producteurs de viande américains, start-ups ou géants de l’alimentaire, soutenus par des milliardaires tels que Bill Gates, Richard Branson ou Sergey Brin, des fondations et autres fonds d’investissement.

« C’est rendre service aux agriculteurs »

Ce n’est pas pour autant « faire offense à nos paysans, poursuit le député, ex-vétérinaire. C’est au contraire leur rendre service, en préparant un avenir qui, au regard des forces en présence, attirées par la taille d’un marché mondial de la viande estimé à plus de 300 milliards de dollars, semble inéluctable. »

 

Loïc Dombreval déplore l’« évitement » français qu’il explique par « la convergence d’intérêt entre le business de la viande cellulaire et les animalistes, qui souhaitent abolir l’élevage et imposer le véganisme à l’ensemble de la société ». Mais, poursuit-il, les industriels de la viande cellulaire « sont davantage mus par l’extraordinaire croissance du marché de la viande de culture que par le souci de la condition animale ». Raison pour laquelle, il faut s’en inquiéter, selon lui.

Une mission pour en évaluer les impacts

Le député français va plus loin : « La viande de culture est l’avenir », argumente-t-il encore. Dans une précédente interview, Loïc Dombreval avait précisé à La France Agricole que la viande cellulaire était « la réponse, non pas à l’élevage traditionnel français, mais à l’hyperproductivisme des élevages hors sol ».

 

« Cela peut indéniablement paraître effrayant, mais cela ne doit pas pour autant nous empêcher de regarder cette nouvelle réalité en face », poursuit-il. Il s’agit d’en évaluer les impacts scientifiques, économiques, sanitaires, sociaux, sociétaux et environnementaux… Et les impacts « sur nos filières économiques traditionnelles de production et sur la compétitivité de la France ». Loïc Dombreval défend la mise en place d’une mission parlementaire dédiée.

 

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