Ce n’est pas pour sa résistance à la sécheresse mais pour celle au gel tardif que l’association du Pays de la vallée de l’Agly (Pyrénées-Orientales), devenue aujourd’hui l’Aparm (Avenir productions agricoles résilientes méditerranéennes), s’intéresse au pistachier. Après un voyage d’étude en Espagne en 2021, l’association organise une réunion publique. Sont alors proposés la création d’une association pistache, la mise en place d’un groupe de réflexion et le lancement d’un achat groupé. « Nous étions partis sur la pistache snacking, mais nous avons vite constaté que le marché était bouché », relate Myriam Levalois, coordinatrice de l’Aparm. Le cap est mis sur la pistache verte émondée à destination de la pâtisserie et de la gastronomie.

Une culture porteuse d’espoir

Sur les 60 adhérents de l’Aparm, une trentaine de volontaires ont planté, en janvier 2024, sur plus de 15 ha, deux types de porte-greffe : le pistachier térébinthe et UCB1. Une quinzaine de producteurs en feront de même en 2025, puis autant en 2026 dans des vergers non irrigués. Ceux-ci n’entreront en production que dans sept ans (1 kg de pistaches sans coque par arbre) et n’atteindront leur plein développement que dans vingt ans (25 kg). Coût de l’investissement pour 1 ha : près de 12 000 €.

Entre un marché du vin atone, la sécheresse et la volonté de diversifier les productions dans leur exploitation principalement viticole de 20 ha, Léo Hemmer Bury et Louise, à la tête du Domaine Pouderoux, à Maury, ont planté 0,5 ha de pistachiers. « On observe une bonne pousse, sans apport d’eau complémentaire aux besoins initiaux pour accompagner la croissance de l’arbre. C’est une culture à envisager sur le long terme, mais qui donnera l’opportunité à des jeunes de s’installer », dit Léo Hemmer Bury.

D’autres enjeux sont aussi dans la ligne de mire de l’Aparm : identifier les plantes adaptées au manque d’eau, assurer un revenu complémentaire aux agriculteurs et lutter contre le développement des friches vulnérables aux incendies.