« La recharge aura été très courte (de novembre à janvier) et modeste sur la plupart des nappes, ce qui laisse présager des situations tendues dès le printemps », prévient le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) dans son bulletin de situation hydrogéologique diffusé le 12 avril 2022.

 

Après l’étiage « peu sévère » de l’automne 2021, la situation s’est « rapidement dégradée en février et mars 2022. » Les pluies insuffisantes sur la fin de l’hiver, période pourtant charnière, « ont fortement impacté l’état des nappes », poursuit le bureau de recherches.

Situations contrastées pour le mois de mars

Au mois de mars, des niveaux bas, voire localement très bas pour la période sont observés dans certaines régions. « La situation est particulièrement préoccupante sur les nappes entre Vendée, Périgord et Maine ainsi que sur les nappes de Provence et de la Côte d’Azur », note le BRGM. Ainsi :

  • Les nappes des calcaires crétacés du Périgord et du bassin angoumois observent des niveaux bas à très bas sur de nombreux piézomètres, la période de recharge ayant été tardive et écourtée ;
  • Les niveaux de la nappe inertielle des cailloutis plio-quaternaires de Bourgogne-Franche-Comté et de la nappe réactive des alluvions de la Saône aval et du Rhône amont sont bas, héritage d’une faible recharge ;
  • Le niveau des nappes des formations complexes et des alluvions de Corse, de Provence et de la Côte d’Azur est bas, du fait de faibles recharges en 2020-2021 puis en 2021-2022.
  • Des maximums annuels semblent déjà avoir été atteints sur les nappes alluviales du littoral de la Côte d’Azur.

 

Plusieurs nappes présentent toutefois des situations favorables, avec des niveaux si situant autour des normales, jusqu’à modérément hauts :

  • Les niveaux des nappes inertielles du centre et du nord du Bassin parisien sont comparables aux normales et la recharge se termine progressivement ;
  • Les nappes alluviales de la Garonne amont et de ses principaux affluents ont observé un étiage peu sévère, ont profité de plusieurs épisodes de recharge durant l’hiver et conservent des niveaux modérément hauts ;
  • Les nappes alluviales du littoral languedocien et les nappes des calcaires karstiques des régions montpelliéraines et nîmoises ont bénéficié des pluies efficaces de mars et leurs niveaux sont comparables aux normales.

Printemps chaud et sec

S’appuyant sur les prévisions de Météo-France, qui table sur des mois d’avril à juin plus chauds et plus secs que la normale, le BRGM parle d’une dégradation probable de la situation des nappes. En avril notamment, leurs niveaux devraient baisser, sauf événements pluviométriques exceptionnels.

 

La situation des nappes réactives dépendra de la pluviométrie, de l’évapotranspiration ainsi que de la reprise de la végétation. Celle des nappes inertielles ne devrait quant à elle que peu évoluer durant les prochaines semaines, avant de « se dégrader très lentement durant le printemps et l’été. »