Les premières coupes de luzerne ont pris place dans les cellules du Séchoir collectif plaine pays d’Auge (Secoppa) dans les derniers jours d’avril. 1 200 tonnes devraient être traitées en 2025 par l’outil flambant neuf de la Sica à Olendon (Calvados). Né en 2016, le projet a été construit avec le soutien de la fédération des Cuma en réponse à une demande de foin de qualité et d’aliments pour remplacer les concentrés.

« La chaleur douce privilégiée ici pour le séchage préserve les protéines notamment les oméga 3 et 6 », explique Vincent Barbot, président de la Sica Secoppa. Parmi les 25 adhérents engagés pour une durée minimale de sept ans, une vingtaine d’éleveurs et neuf producteurs de luzerne, ainsi que la société Agronat, fournisseur de produits utilisables en agriculture bio.

S’affranchir des fluctuations du marché

Entre 120 et 150 hectares de culture sont d’ores et déjà implantés avec un engagement de livraison de neuf tonnes par hectare par an. « Pour amortir notre installation, nous visons 1 200 tonnes, mais elle pourrait en transformer jusqu’à 1 500 tonnes », détaille Vincent Barbot. La luzerne est cultivée dans les dix kilomètres alentour et le produit fini est pour l’essentiel consommé dans un rayon de 35 km. La capacité de transformation de l’unité est couverte, mais la Sica recherche encore quelques acheteurs.

Il s’agit d’avoir d’un outil à taille humaine et de s’affranchir des fluctuations des marchés. « Le prix à l’achat est fixé à 60 € la tonne en conventionnel et 66 €/t en bio, relate Vincent Barbot. Celui du produit fini livré est indexé sur une valeur de MAT (matière azotée totale) de 20 % garantissant une facture stable pour une quantité de protéine donnée. » La tonne de foin en ballot de 400 kg coûtera 260 € aux adhérents en conventionnel. Représentant plus de 70 % de la demande, les granulés de 6 mm leur reviendront à 350 € la tonne.

4,2 millions d’euros ont été investis avec un soutien de 400 000 € de la Région Normandie, 350 000 € de la compensation collective agricole et 710 000 € du plan de relance. « Pour le fonctionnement, nous sommes dans une logique de collaboration inter-Cuma, tant pour le matériel que la main-d’œuvre », précise Vincent Barbot.