La récolte de maïs de la campagne de 2022-2023 devrait être inférieure de 6,5 millions de tonnes aux prévisions initiales : 4,5 millions de tonnes en moins pour l'Ukraine et 1 million de tonnes pour la Russie. Ce sont les derniers chiffres publiés le 9 décembre 2022 par le ministère américain de l'Agriculture (USDA) dans son rapport mensuel Wasde.
Pas de changement pour l'Argentine
En revanche, alors que certaines provinces du pays font face à une sécheresse prolongée, l'USDA n'a pas modifié ses prévisions pour l'Argentine. "Il est un peu tôt pour eux pour changer ces perspectives, a commenté Gautier Le Molgat, du cabinet Agritel. On est au tout début du cycle de production, pour le maïs. Traditionnellement, la récolte de maïs ne démarre qu'en mars en Argentine.
La révision à la baisse de la production mondiale est partiellement compensée par la réduction de la consommation, principalement pour l'alimentation animale, de 5 millions de tonnes. "L'élément intéressant, c'est qu'ils n'aient rien changé en Chine, relève Gautier Le Molgat. On aurait pu imaginer qu'avec l'assouplissement des règles de confinement, les Chinois auraient pu importer un peu plus.
Moins de demande pour l'alimentation animale
L'USDA évalue toujours la consommation chinoise à 295 millions de tonnes, soit un quart des volumes mondiaux, dont quasiment les trois quarts (72%) sont destinés à l'alimentation animale. Dans le cas de l'Ukraine, la consommation intérieure diminue, elle, de plus de 28%, ce qui libère des volumes pour l'exportation, révisée de 2 millions de tonnes à la hausse.
"Cela reflète le fait que les grains continuent à sortir de mer Noire, a estimé Jake Hanley, de Teucrium Trading. Le marché est de plus en plus à l'aise avec ça." Dans le même temps, les exportations américaines sont en berne, avec une estimation abaissée de 1,9 million de tonnes. Ce recul relève d'un phénomène surtout attribuable au manque de compétitivité du maïs américain, trop cher face à la concurrence argentine, brésilienne, mais aussi ukrainienne.
La récolte de blé en baisse aussi
Le rapport de l'USDA revoit aussi à la baisse la production et la consommation de blé. Du côté de la production, l'Argentine perd 3 millions de tonnes, soit quasi 20% de ses récoltes, du fait du manque de pluies. Au Canada, ce sont 1,1 million de tonnes qui devraient manquer à l'appel. Ces modifications sont en partie compensées par le bond de 2,1 millions de tonnes de la production espérée en Australie.