La récolte totale de pommes de terre de conservation sur quatre des cinq pays majeurs pour la production en Europe est estimée en baisse d’au moins 20 % par rapport à l’année dernière, avec un total inférieur à 20 millions de tonnes, selon l’estimation du NEPG (North-Western European Potato Growers – Producteurs de pommes de terre du Nord-Ouest européen).

Les chiffres de rendement pour la Grande-Bretagne ne sont pas encore disponibles, explique le NEPG dans son communiqué du 6 novembre. C’est pourquoi cette estimation ne concerne que les quatre autres pays composant le NEPG. Pour la Grande-Bretagne, les résultats finaux seront disponibles d’ici à la fin de l’année, sachant que les récoltes ne sont aujourd’hui toujours pas terminées.

Différences fortes entre parcelles irriguées et non irriguées

Sur les cinq pays (Allemagne, Belgique, France, Grande-Bretagne, Pays-Bas), on observe une forte différence entre les parcelles irriguées et les parcelles non irriguées, mais aussi en fonction des variétés et des parcelles. Les prélèvements sur les quatre pays continentaux montrent des rendements allant de 18 à 80 t/ha.

Les rendements moyens mesurés sur les quatre pays sont les plus bas observés depuis bien des années, et sont inférieurs de 13,1 % par rapport à la moyenne quinquennale. Les emblavements en pommes de terre avaient augmenté de 1 % cette année, pour atteindre 595 587 ha.

Les pires rendements en Belgique

En Belgique, l’estimation actuelle des rendements est à 38,1 t/ha, soit une baisse de 29 % par rapport à l’année dernière et de 24 % par rapport à la moyenne quinquennale. La variété Bintje a particulièrement souffert, mais d’autres variétés spécifiques pour l’industrie également. Il est important de noter que la part des surfaces de pommes de terre irriguées en Belgique ne dépasse pas les 3 %. Les autres pays signalent des rendements en baisse de 14 à 20 %.

Problème de repousses

Les volumes totaux produits sont en baisse mais les calibres des tubercules sont également moins soutenus. Le principal problème de qualité signalé cette année est le phénomène de repousses, avec des tubercules de seconde génération. Les conséquences peuvent être des teneurs en matière sèche trop faibles, des tubercules flottants, voire des problèmes de vitrosité, et de coloration sur les produits finis. Là aussi, le problème est particulièrement signalé en bintje, mais d’autres variétés destinées au marché du frais ou à la transformation ont rencontré également ce problème, dans une moindre mesure.

Coûts supplémentaires pour le tri

Ces interrogations sur la qualité engendrent des problèmes importants pour les producteurs, les négociants et les industriels, et des coûts supplémentaires pour le tri (lavage, bain de sel…) et la valorisation (process en usine…) de tous les lots à problèmes.

Prix fermes attendus

Par conséquent, le NEPG estime que la récolte finale, parfaitement adaptée pour la transformation et le marché du frais, sera bien moins importante que le chiffre global de production, et pourrait atteindre un niveau au plus bas depuis dix ans.

Puisque la demande industrielle a augmenté de 15 % depuis 2012, il paraît évident que les prix sur le marché libre devraient rester fermes.