« C’est compliqué, le marché mondial est le plus bas qu’on ait connu depuis fort longtemps, depuis le début des années 2000, déclare Alain Commissaire, directeur général du groupe. Le marché international, qui est bas, fait une pression à l’exportation. Ça fait aussi une pression à l’intérieur [de l’Union européenne]. Nos clients savent qu’ils arbitrent, quelque part, entre la mise à l’exportation et aller chez eux, donc le marché intérieur européen est bas aussi. »
Augmentation de 25 % de la production
« En termes de chiffre d’affaires, on ne sera pas si loin [de l’an dernier] parce qu’on a augmenté nos productions de quasi 25 % par rapport à l’année dernière et le marché a baissé de 25/30 %, poursuit-il. Ça va à peu près s’équilibrer si ce n’est que la chaîne économique n’est pas la même. »
Concernant le résultat, « on est persuadé que notre performance économique sera moins bonne que l’année dernière tout en restant positive ». Le chiffre d’affaires 2016-2017 avait augmenté de 49 %, à 2,5 milliards d’euros, mais sur un exercice de 16 mois [du 30 septembre 2015 au 31 janvier 2017] difficilement comparable et à cheval sur deux campagnes. Sur 12 mois, le chiffre d’affaires avait également augmenté de 7 %. Le bénéfice net 2016-2017 (sur 16 mois) avait atteint 133 millions d’euros.
2 millions de tonnes de sucre
Pour l’exercice en cours, clôturé mercredi, « on avait pris des positions avant l’été donc on avait des cotations qui étaient assez bonnes », ajoute Alain Commissaire. Au cours de la campagne 2017-2018, le groupe a produit 2 millions de tonnes (Mt) de sucre, 6,5 millions d’hectolitres d’alcool et de bioéthanol, et 800 000 tonnes de produits déshydratés destinés à l’alimentation animale (pulpes de betteraves, drêches de blé et luzerne).
Le rendement le plus élevé au niveau européen
Les surfaces ensemencées ont augmenté de plus de 30 % en deux ans pour atteindre en 2017, près de 180 000 hectares. Avec plus de 15 tonnes de sucre par hectare en moyenne, Cristal Union revendique le rendement le plus élevé au niveau européen.
Les coopérateurs ont livré plus de 17 millions de tonnes de betteraves aux dix sucreries du groupe, production en hausse de plus de 30 % par rapport à la précédente campagne. La campagne betteravière de 2017-2018 aura duré en moyenne 125 jours, soit une augmentation de 15 jours par rapport à l’exercice précédent, qui devrait permettre de réduire significativement les coûts fixes, comme pour l’ensemble des grands groupes sucriers européens.
Des stocks stables
Selon les premières prévisions de FranceAgriMer, la production française de sucre, en hausse sensible en 2017-2018, pourrait atteindre 6,2 Mt, dont 6 Mt issues des betteraves de métropole et 0,2 Mt de la canne à sucre des DOM. Avec des exportations françaises prévues en nette progression par rapport à la campagne précédente à 3,15 Mt (2,17 Mt en 2016-2017), dont 2 Mt vers l’Union européenne et 1,15 Mt vers les pays tiers, le stock de fin de campagne pourrait néanmoins être relativement stable et s’établir à moins de 0,7 Mt en 2017-2018 contre 0,5 Mt en 2016-2017.