L’objectif est de « parvenir à une interdiction immédiate de ce produit, quitte à gérer une transition avec des moyens financiers pour que les agriculteurs puissent passer à autre chose », explique Dominique Masset, un des acteurs du mouvement contre le glyphosate. Il a lui-même déposé une plainte au printemps.
« C’est le début d’une série qui va concerner toute la France. Nous avons des demandes tous les jours pour agrandir le cercle à travers tout le pays », assure le porte-parole, entouré de militants anti-glyphosate sur le parvis du palais de justice. Certains arborent un T-shirt blanc portant un chiffre, « celui de mon taux de glyphosate dans les urines ».
Les plaintes devraient être transmises au pôle de santé publique du tribunal de Paris, comme les 7 précédentes l’ont été, « et on nous a indiqué que l’instruction devrait débuter prochainement », relève l’avocat des plaignants maître Guillaume Tumerelle.
De l’Ariège à la Bretagne
Les militants ariégeois commencent à faire des émules dans d’autres régions. Michel Coudé est le relais en Bretagne au sein du collectif des « Pisseurs et pisseuses involontaires de Glyphosate » dans cette région.
« On n’est pas loin des 350 volontaires, je suis persuadé que l’on atteindra les 400 à la Toussaint », explique Michel Coudé. Les prélèvements se multiplient en Bretagne et parfois ce sont 30 personnes qui s’inscrivent dans la même journée pour se porter volontaire sur une liste qui tourne sur internet.
Michel Coudé a lui-même fait des tests d’urine : « Moi j’ai onze fois la norme, mais il ne faut pas axer que sur le taux. Ça agit dès la plus petite dose… Ce sont des perturbateurs endocriniens, on n’est qu’à la veille de quelque chose de grave et ça agit sur des générations. Notre capital génétique est atteint. C’est criminel, ce n’est pas accidentel tout ça. »