Dans une année « charnière » en matière de gouvernance avec la nomination d’un nouveau directeur général, Guillaume Debrosse, aux côtés du président Christophe Bonduelle, le groupe a enregistré un bénéfice net de 72,3 millions d’euros sur l’exercice clos à la fin de juin, contre 59,8 millions d’euros l’année précédente.
Le chiffre d’affaires au plus haut
Le chiffre d’affaires est en progression de 21,4 %, à 2,77 milliards d’euros, à son plus haut niveau historique, contre 2,28 milliards un an auparavant. L’envolée de l’activité repose essentiellement sur « la consolidation en année pleine de l’activité de la société américaine Ready Pac Foods » rebaptisée Bonduelle Fresh America, explique Christophe Bonduelle ce lundi 1er octobre 2018.
La nouvelle entité va être dirigée par Mary Thompson, débauchée du géant américain Cargill, également une entreprise familiale « habituée à la stratégie à long terme », détaille Christophe Bonduelle. Désormais, le groupe français partage son chiffre d’affaires entre l’Amérique du Nord (47 %, dont 37 % aux États-Unis) et l’Europe (45 %).
À l’international, deux autres développements notables : l’acquisition de l’activité de fruits et légumes transformés de Del Monte au Canada, et un partenariat au Brésil avec Unilever, pour la sous-traitance de la marque Knorr. Le groupe attend « une nouvelle progression » de sa rentabilité en 2018-2019. Cette année, le bénéfice d’exploitation atteint son plus haut niveau historique : 123,6 millions (+14,2 %).
« La nature, notre futur »
Ces résultats ont plu aux investisseurs, le titre gagnant plus de 6 % en tout début d’après-midi, à 28,80 €, alors que le marché ne progressait que de 0,29 %. Christophe Bonduelle a présenté le nouveau « manifesto » du groupe qui s’engage dans une « révolution végétale » de long terme, illustrée par le slogan, en français, « la nature, notre futur ».
« Nous travaillons avec nos partenaires sur tous les fronts, depuis 165 ans, au développement d’une production végétale moderne et respectueuse de l’eau, de l’air, des sols, et des sous-sols, poursuit-il. Nous défendons donc résolument une agro-industrie efficiente, écologique, intelligente et solidaire, tournée vers une alimentation saine, durable et accessible. »
S’adressant aux investisseurs, il ajoute que le groupe est une « entreprise qui vise la croissance, mais s’inscrit dans le long terme » : « J’ai dit dès le premier jour aux boursiers, que s’ils voulaient faire des allers-retours à deux mois, ce n’est pas la peine de venir », déclare-t-il. Le titre Bonduelle a souffert depuis le début de l’année après un avertissement lancé en mars sur les résultats.
La sécheresse aura un impact de 7 à 8 millions
Christophe Bonduelle a aussi prévenu que la sécheresse exceptionnelle qui a touché l’hémisphère Nord cet été aurait un impact de 7 à 8 millions d’euros sur son résultat de 2018-2019. Le chiffre d’affaires total devrait progresser de 2,5 % et la rentabilité opérationnelle, hors météo, de 11 %. En matière d’innovations, Bonduelle surfe sur la vague végétarienne en déclinant des nouveautés tous azimuts.
Interrogé sur la loi sur l’agriculture et l’alimentation, Christophe Bonduelle estima qu’elle ne changera « rien » pour le groupe, considéré « comme un modèle en matière de contractualisation avec les agriculteurs ». En aval, le relèvement du seuil de revente à perte, prévu par le texte, « nous impactera », avertit-il, laissant craindre une hausse des prix pour les consommateurs ou un recul des ventes.