En Europe, les rendements se sont redressés après la sécheresse de 2018 et ont amélioré les marges des agriculteurs, notamment aux Pays-Bas, en Pologne et au Royaume-Uni. Néanmoins, « la baisse des prix des céréales a eu une incidence négative », indique la Rabobank dans son rapport.

Une demande faible

Les prix pour 2020 resteraient relativement stables, en raison de stocks mondiaux importants et d’une demande faible, tandis que les principaux intrants, comme les engrais, suivraient une tendance à la baisse. « Cette stabilité signifie que l’évolution des rendements est responsable de la majeure partie de la variation des marges des grands producteurs en 2019 et 2020. »

Si le prix du maïs est remonté, les améliorations seront modestes, compte tenu des stocks mondiaux importants. Un changement notable est la trêve commerciale entre les États-Unis et la Chine, qui a entraîné une certaine reprise des prix du soja.

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Le prix des engrais au plus bas

En 2019, les prix des engrais devraient atteindre leurs niveaux les plus bas depuis longtemps. « La combinaison d’une capacité de production plus élevée et d’une demande plus faible dans certaines régions, comme les États-Unis et l’Inde, a fait baisser les prix au cours de l’année, en particulier pour les phosphates, qui ont atteint les prix les plus bas en plus d’une décennie, complète la Rabobank. Nous nous attendons à une légère hausse des prix des engrais dans le monde, si la demande se redresse dans les grandes régions en 2020, mais une baisse des prix reste possible pour la fin de 2019 et le premier trimestre de 2020. »

Perspectives mondiales

En Europe, les agriculteurs français peuvent s’attendre à des marges stables en 2019 et 2020, tandis que les agriculteurs britanniques pourraient faire face à une baisse des prix en raison de l’incertitude persistante du Brexit.

Aux États-Unis, les marges des agriculteurs du Midwest (Iowa) se sont améliorées en 2019 à la suite de la guerre commerciale. Le repli de la récolte en 2019, à cause des conditions météorologiques, a contribué à maintenir les prix à la hausse. Les rendements élevés du blé d’hiver dans les grandes plaines (Kansas) ont assuré de meilleures marges en 2019.

Au Brésil, la récolte de 2019 a été record, avec des rendements élevés accompagnés d’une forte demande, entraînant des prix localement élevés. Les marges et les prix en 2020 dépendront fortement de la Chine, en particulier de la guerre commerciale sino-américaine et de l’évolution de la peste porcine africaine.

Enfin, l’est de l’Australiea subi une forte sécheresse pour la deuxième année consécutive. Les rendements se sont révélés bas, et malgré une hausse des prix, les marges sont restées faibles. La partie occidentale du pays a, au contraire, enregistré des rendements et des prix élevés, mais la situation pourrait changer, avec une baisse importante de production sur la prochaine campagne.

J.P.