Dans un communiqué paru le 15 mai, François Thaury, directeur des « soft commodities » chez Agritel craint que « l’excédent global de sucre soit supérieur à 10 millions de tonnes (Mt) » pour cette campagne. « Et il ne se résorbera que modérément en 2018-2019 » explique-t-il.

Production européenne en hausse de 25 %

« Faisant suite à la libéralisation des marchés, la production en Europe s’affiche cette année en hausse d’environ 25 %, chiffre Agritel. Les conditions de culture, très favorables partout dans le monde et plus particulièrement en Inde et en Thaïlande, contribuent à aviver les craintes des planteurs et des industriels. »

Selon le cabinet de conseil, qui lance une nouvelle lettre d’information dédiée aux marchés du sucre (Agritel Sugar Hebdo), l’Inde (deuxième producteur mondial) et la Thaïlande (deuxième exportateur), « vont cette année connaître des records de production ».

Impact des néonicotinoïdes

« Les planteurs européens s’interrogent déjà sur les conditions de rémunération de leurs futures récoltes de betteraves, d’autant plus qu’ils devront faire face à l’interdiction des néonicotinoïdes sur leur production, dès 2019 », détaille François Thaury. Pour Agritel, « cette interdiction entraînera inévitablement une hausse de leur coût de production et un risque élevé de chute des rendements betteraviers, au risque de fragiliser encore un peu plus la filière. »

Michel Portier, directeur général d’Agritel, plaide ainsi pour l’utilisation des marchés à terme. « Cette évolution de la contractualisation offrirait davantage d’options, permettrait une meilleure répartition des risques et une identification des éventuelles opportunités de marché », complète-t-il.

I.E.