En maïs, l’esquive permet de répondre à la hausse des températures estivales conjuguée aux restrictions des usages de l’eau. « L’avancement des dates de semis peut permettre à la floraison et au début du remplissage du grain d’avoir lieu avant les périodes de stress hydrique, explique Lætitia Riva-Roveda, dans sa thèse soutenue en 2016 avec l’Inra, l’Université de Liège et Arvalis-Institut du végétal. La date moyenne de semis de maïs a été avancée de quinze jours en trente ans. Mais les semis précoces peuvent exposer les plantes à des températures froides et gêner la croissance, voire diminuer le rendement. Paradoxalement, le réchauffement climatique nécessite donc la sélection de variétés tolérantes au froid à des stades jeunes. »

Faire le mort

Après l’étude du comportement de deux hybrides, l’ingénieur Lætitia Riva-Roveda a révélé que les effets du froid étant majoritairement réversibles et subtils, les plantes tolèrent bien le froid, mais selon deux stratégies différentes :

Continuer légèrement de croître ainsi que booster la photosynthèse pendant le stress, pour une reprise en demi-teinte.

S’arrêter totalement de croître, mettre la croissance et la photosynthèse en stand-by, pour une meilleure reprise après le stress.

« Tout ceci n’est pas intuitif et chamboule les a priori de la sélection génétique qui consisteraient à s’intéresser à des plantes qui se battent plutôt qu’à celles qui font le mort mais pour mieux repartir ensuite, » alerte Lætitia Riva-Roveda.