Le groupe Cristal Union a annoncé le 13 juin 2022 lors d’une conférence de presse à Paris, un prix de 29,37 euros par tonne de betteraves pour 2021-2022 (exercice clos au 31 janvier 2022). Cela représente une hausse de 4 €/t par rapport à la campagne précédente.
Cette rémunération est rendue possible grâce aux résultats en amélioration liés notamment à la reprise des cours du sucre. Ces derniers ont progressé de 25 % sur un an et sont au plus haut depuis 2018.
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Hausse de 6,4 % du chiffre d’affaires annuel
Le chiffre d’affaires annuel du groupe sucrier a progressé de 6,4 % (+105 millions d’euros), à 1,8 milliard d’euros. L’Ebitda consolidé est en hausse à 206 millions d’euros, « grâce à une bonne campagne, l’agilité industrielle de Cristal Union, sa gestion prudente et maîtrisée des coûts structurels agricoles et industriels, ainsi que sa capacité à saisir des opportunités de marché », explique la coopérative.

Le résultat net du quatrième groupe sucrier et troisième producteur d’éthanol européen grimpe à 97 millions d’euros (+40 %). L’entreprise a également réalisé 250 millions d’euros d’investissements sur ses sites de production.
Gel et herbicides non conformes
La campagne a pourtant été touchée par deux aléas sévères. Un épisode de gel tardif en avril 2021 a entraîné le ressemis de 30 000 hectares de betteraves. Cela représente 20 % de la surface betteravière de Cristal Union.
La récolte a également été amputée de 570 000 tonnes de betteraves traitées avec des herbicides non conformes d’Adama. C’est 8200 hectares perdus et 75 000 tonnes de sucre en moins pour la coopérative.
152 000 ha de betteraves semées
Malgré cela, « la campagne de 2021 a permis d’assister à un retour de la performance agricole dans la moyenne sur 5 ans, avec 152 000 hectares de surfaces semées. « Le rendement agricole a atteint 88 t/ha et le rendement sucre 14 t/ha », a indiqué Stanislas Bouchard, le directeur général adjoint de Cristal Union.
Environ 13 millions de tonnes de betteraves ont été transformées en 107 jours de campagne, contre 10 millions de tonnes lors des 90 jours de campagne en 2020. 1,5 million de tonnes de sucre a été produit en 2021-2022.
Maintenir les surfaces betteravières
Fort de cette dynamique et de signaux de marchés positifs, Olivier de Bohan, le président de la coopérative sucrière, a fixé un nouvel objectif à 35 €/t pour 2022-2023, au-delà des 30 €/t annoncés en décembre 2021.
Il anticipe même une rémunération de 40 €/t pour la campagne suivante, « en l’état actuel de nos connaissances des marchés ». Il espère ainsi que les coopérateurs maintiendront leurs surfaces de betteraves dans un contexte de concurrence avec les autres cultures, au vu de la forte hausse des prix des céréales et des oléagineux.
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Repositionnement sur le marché européen
« Nos bons résultats confirment une fois de plus la pertinence de notre stratégie lancée depuis plusieurs années, se félicite Xavier Astolfi, directeur général de Cristal Union. Notre repositionnement sur le marché européen (50 % des ventes sont réalisées en France, 40 % dans l’Union européenne), la réorganisation de notre outil industriel, la forte politique d’investissements avec un effort majeur porté sur la décarbonation de nos activités portent leurs fruits. »
Le groupe sucrier entend poursuivre sa stratégie en sécurisant le prix de ses produits, « dans un contexte historique de crise énergétique et de hausse des coûts de production ». Cette stratégie repose sur deux axes majeurs :
- L’accompagnement de ses coopérateurs vers des pratiques agricoles « toujours plus durables, valorisées au travers d’une offre large de produits à forte valeur ajoutée » (HVE, bio, agriculture régénératrice, emballages en kraft…) ;
- L’amplification de son plan de décarbonation vers l’autonomie énergétique.
Plan de décarbonation
« Le plan de décarbonation de Cristal Union a déjà permis, entre 2010 et 2020, de réduire de 15 % les émissions de gaz à effet de serre (-35 % à 2030), de 8 % la consommation d’énergie (–17 % à 2030) et de 65 % l’eau prélevée sur l’ensemble de ses sites », signale la coopérative. Et d’ajouter qu’elle entend encore diminuer sa dépendance aux énergies fossiles et rendre ses sucreries autonomes en énergie en valorisant ses coproduits (résidus de betteraves et effluents industriels).