Si ce n'est déjà fait, il est désormais temps de réaliser les pesées de colza « entrée hiver ». Il s'agit d'une donnée qui entrera en compte dans le calcul de la dose totale d'azote à apporter.
Pour mémoire, le Cetiom (Centre technique interprofessionnel des oléagineux et du chanvre) recommande pour cela de choisir dans la parcelle trois à quatre zones homogènes de 1 m2, de couper les plantes au ras du sol, de les peser puis d'en faire la moyenne.
Sortie hiver, il faudra renouveler cette opération pour tenir compte de l'évolution de biomasse durant la saison froide, car le colza peut perdre des feuilles. Il est, en effet, reconnu que 50 % de l'azote contenu dans celles-ci est récupéré par les plantes. Le but final est d'estimer les quantités d'azote absorbées à la sortie hiver.
BESOIN EN AZOTE RÉÉVALUÉ
Le Cetiom propose d'utiliser ensuite la « réglette azote colza » pour calculer rapidement la fertilisation azotée dont la culture a besoin. Un outil qui, selon une enquête récente, est relativement connu par les agriculteurs et les techniciens et donne satisfaction.
Toutefois, de nombreuses expérimentations mises en place dernièrement ont conduit à proposer un nouveau calcul et, donc, à une version mise à jour de cet outil d'aide à la décision (OAD). « Cette nouvelle approche tient notamment compte du risque de sur ou de sous-fertilisation », souligne le Cetiom.
- Le besoin en azote pour produire 1 q/ha de graines aux normes a été notamment réévalué et est désormais de 7 kg, contre 6,5 kg auparavant. Le centre insiste : « Ce paramètre montre une forte variabilité mais n'est pas lié à un effet régional ou au potentiel de rendement. » Toutefois, si le calcul conduit à une dose à apporter supérieure à 330 unités, celle-ci devra être plafonnée.
- Les coefficients de conversion de la biomasse fraîche (pesée) en azote ont également été révisés. Il ressort, en effet, qu'ils sont différents à l'entrée et à la sortie de l'hiver (respectivement de 50 et 65). Cela s'explique par un écart significatif de la teneur en matière sèche des plantes. Là encore, il n'y a pas de nécessité d'introduire de différences régionales. En l'absence de perte de feuilles liée au gel, ou si les premières pesées n'ont pu être effectuées, le poids de la biomasse sortie hiver est multiplié au coefficient 65 pour connaître l'azote absorbé.
- Une enquête du Cetiom, menée en 2012, a de plus démontré que près de 40 % des parcelles de colza reçoivent de l'azote organique à l'automne. Cet aspect a donc été mieux pris en compte dans l'OAD en utilisant notamment les dernières références publiées à ce sujet au Comifer (Comité français d'étude et de développement de la fertilisation raisonnée). Désormais, la réglette tient donc compte de la fourniture d'azote des produits résiduaires organiques (Pro) épandus avant l'ouverture du bilan mais aussi de la fourniture d'azote liée à l'historique d'apport de Pro.
Le Cetiom propose des tables par défaut mais l'utilisateur pourra saisir ses propres valeurs, pour plus de précision. « Attention, il s'agit d'un OAD national qui n'intègre pas toutes les contraintes, l'utilisateur doit donc rester en phase avec la réglementation en vigueur localement », complète Aurore Baillet, ingénieure régionale en Lorraine, au Cetiom.
Initialement proposé sur papier, cet OAD gratuit passe courant du mois de décembre à l'ère du numérique. Il sera disponible sur ordinateur, smartphone et tablette (voir encadré ci-contre) avec une interface plus fonctionnelle et conviviale, et qui restera simple d'utilisation.