Le président de la République « annonce la nomination d’un délégué interministériel dédié à la sortie de crise de la filière du sucre », a annoncé sur Twitter le syndicat des betteraviers (CGB). « Il s’est engagé à nommer un délégué interministériel en lien avec les ministères et avec le Premier ministre », a précisé le président de la CGB, Franck Sander.

 

Un effondrement des cours du sucre a conduit Saint-Louis Sucre, filiale française du sucrier allemand Südzucker, à fermer deux usines à Cagny, dans le Calvados, et Eppeville, dans la Somme, et le groupe Cristal Union, deuxième sucrier français, à en fermer deux autres à Bourdon (Puy-de-Dôme) et Toury (Eure-et-Loir). Ces restructurations ont laissé sur le carreau quelque 1 500 betteraviers, désormais privés de débouchés pour cette production.

 

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Contrats pluriannuels

Si les cours européens du sucre ont commencé à remonter, Franck Sander estime que « la crise est loin d’être terminée pour les agriculteurs. D’ici à ce qu’on ressente la remontée des prix dans les cours de ferme, il va falloir attendre un petit peu ». Car même si les prix remontent, « des contrats pluriannuels ont été passés lorsque les prix étaient en train de craquer », a-t-il rappelé.

 

« J’ai fortement insisté sur le fait que ce n’était que le premier séisme », a indiqué Franck Sander après la rencontre entre le chef de l’État et les représentants des grandes cultures. « Les groupes vont encore faire un résultat négatif » cette année, a-t-il estimé, souhaitant que la filière soit davantage accompagnée pour gagner en compétitivité.

 

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« On est les seuls en Europe à avoir autant restructuré. On est en baisse de surfaces, et on ferme des usines, alors que la Pologne, elle, augmente ses surfaces », a souligné Franck Sander. Il aimerait notamment que les constructeurs automobiles français commercialisent en France des voitures à moteur « flexfuel », capables de consommer de l’essence, mais aussi du bioéthanol, fabriqué à partir de la betterave.

 

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