« Nous souhaitons aujourd’hui donner une impulsion sur ce que l’on attend sur la souveraineté alimentaire et la sortie de crise » du Covid-19, a déclaré Samuel Vandaele, le président de Jeunes Agriculteurs, ce 12 mai 2020, alors qu’une partie de son conseil d’administration s’était réunie.
Des secteurs diversement touchés
Bien qu’il soit encore trop tôt pour juger de l’impact qu’aura eu la crise du coronavirus pour les jeunes agriculteurs, force est de constater que certains secteurs ont été plus lourdement handicapés par la fermeture des marchés, l’interdiction à la vente ou d’ouvrir au public, le manque de main-d’œuvre, etc.
« Nous sommes en lien avec les ministères de l’Agriculture et de l’Économie pour accompagner au mieux ces dossiers », a assuré le président de JA. Le syndicat porte aujourd’hui une stratégie pour relever le défi de la résilience économique, sociale et environnementale.
Garantir des prix et structurer les filières
« Nous avons besoin de l’application pleine et entière des EGA, a répété Aurélien Clavel, le vice-président de JA en charge des dossiers économiques. Les filières ont su s’adapter pour faire face à la crise du coronavirus et pour fournir l’alimentation. Un soutien politique est nécessaire au plus long terme. Pour que cela continue, nous avons besoin de prix. »
Alors que le syndicat pointe du doigt les opérateurs qui n’auraient pas joué le jeu durant la crise sanitaire, ils réclament plus d’outils pour renforcer la transparence et pour contrôler et sanctionner ceux qui ne « joueraient pas le jeu ».
Si des mesures européennes ont été prises, celles-ci ont trop tardé au goût du syndicat. « C’est un premier pas, nous demandons maintenant d’aller plus loin et de mettre en place des mesures de gestion par filière », a complété Arnaud Gaillot, le secrétaire général de JA.
Lancer des vocations
L’enjeu est énorme, d’ici à une dizaine d’années, la moitié des chefs d’exploitation prendront leur retraite, comme l’a rappelé Loic Quellec, le vice-président en charge du dossier sur l’installation. « C’est un enjeu démographique pour notre souveraineté alimentaire. Nous avons besoin d’attirer vers les métiers et créer des vocations », a-t-il rajouté. Le syndicat demande d’ailleurs un doublement du budget européen alloué au renouvellement des générations en agriculture.
JA se dit également en attente d’une loi foncière qui faciliterait l’accès aux terres aux futurs installés. Enfin, à ce défi, s’ajoute le travail nécessaire sur la transmission, sur lequel le syndicat mise sur un dispositif fiscal pour inciter les futurs retraités à céder à des jeunes installés.
Des échanges cohérents
Le syndicat soutient donc la révision des cahiers des charges, « il faut que les échanges soient mesurés et cohérents avec nos moyens et outils de production français », a rajouté Samuel Vandaele. Celui-ci a également rappelé la « relocalisation de l’agriculture » qui s’opère en même temps avec la promotion de l’origine France ou la mise en avant du local.