« Beaucoup d’entre nous ont des trésoreries dans le rouge, alerte Guy-Marie Clergeau, éleveurs en Vendée et membre de la Coordination rurale (CR), dans un communiqué publié par le syndicat le 31 mars 2023. En attendant les soldes de 2022, nous devons continuer de rembourser nos emprunts pour nos bâtiments désespérément vides. Nombre d’entre nous n’ont pas peur d’évoquer un arrêt définitif de la production. »
Au début de février 2023, le ministère de l’Agriculture avait détaillé les principaux paramètres des indemnisations sanitaires et économiques pour l’épizootie de grippe aviaire de 2022-2023. Pour Kelyn Leroy, de la Coordination rurale du Gers, « le compte n’y est pas ». L’organisation syndicale craint que les indemnisations soient cette année « beaucoup plus faibles que l’an dernier, 90 % pour la i1 (1) et 50 % pour la i2 (150 jours) (2) ».
« Les éleveurs ne passeront pas le cap »
Philippe Soulès, également membre de la Coordination rurale du Gers, juge « impératif que l’État s’engage sur une [indemnisation] i2 majorée à hauteur de la i1 pendant les 90 premiers jours, durée nécessaire à une reprise de l’ensemble des producteurs. Avec seulement 50 %, les éleveurs ne passeront pas le cap, et la production risque d’être totalement désorganisée. »
Et Kelyn Leroy de souligner que « ce n’est pas par choix que nous [les éleveurs] ne pouvons pas tous reprendre la production en même temps. Il faut du temps pour que les rotations se remettent en place. Il faut compter au moins 3 mois pour retrouver un rythme régulier de production. »
(1) Indemnisation des pertes économiques (ou pertes de non-production) pendant la période de restrictions sanitaires.
(2) Indemnisation des pertes économiques subies après la levée des restrictions sanitaires.