La Coordination rurale (CR) alerte sur la situation des élevages fortement impactés par la sécheresse et l’augmentation des charges, et sur les conséquences à long terme sur l’attractivité des exploitations pour la transmission. « On avait la guerre en Ukraine, l’inflation; maintenant, on est touché de plein fouet par la sécheresse », a développé Natacha Guillemet, responsable de la section des agricultrices et membre du comité directeur, le 7 septembre 2022, lors de la conférence de rentrée de la Coordination rurale. La décapitalisation du cheptel a déjà commencé et l’éleveuse vendéenne pointe aussi le fait que le maïs récolté en ce moment est de faible qualité, certains éleveurs font le choix stratégique de ne pas engraisser leurs animaux.

Les banques ne prêteront plus

« On est en train de creuser le trou de notre élevage », prévient Bernard Lannes, le président du syndicat. « Avec l’hémorragie de l’élevage, cela va être compliqué de continuer à susciter des vocations », poursuit Natacha Guillemet, qui craint que les exploitants partant à la retraite ne trouvent pas de repreneur, d’autant plus que dans ces conditions de rémunérations « les banquiers ne voudront pas prêter ».

Du gel en zones intermédiaires

En grandes cultures, dans certaines zones intermédiaires, « il y a des agriculteurs qui se posent la question de semer », alerte également Damien Brunel, président de France Grandes Cultures (FGC) et premier vice-président de la CR. Certains exploitants pourraient faire le choix de laisser des parcelles en jachères car ils ne pourront pas couvrir leurs coûts de productions.

La CR estime, qu’avec la forte hausse des intrants, le coût de production du blé est situé autour de 310 € la tonne (hors rémunération de la main-d’œuvre), sur les bases des chiffres de l’Observatoire des prix et des marges (OFPM) et le rendement moyen français en blé. Sur la base du prix du blé Euronext actuel, « il manque en moyenne 9 € par tonne, estime Damien Brunel; il y a de quoi être inquiet. »