Les éleveurs de la Montagne noire ne peuvent pas se résoudre à perdre un magasin de proximité. « Ce dépôt d’Arterris devait fermer à la fin de novembre. Nous avons été prévenus individuellement un mois avant, sans avoir été consultés auparavant en tant qu’adhérents de la coopérative. Depuis que celle-ci a grossi et s’étend sur tout le sud de la France, nous ne sommes plus que des numéros », regrette Éric Olivier, éleveur de brebis laitières à Montolieu, un village voisin.

Il s’approvisionne régulièrement au dépôt et au Gamm vert installé juste à côté. « Si ces deux magasins ferment, il faudra aller à Bram, à vingt minutes de là. Et surtout, nous perdrons un lieu de rencontre important pour la vie sociale du village », ajoute-t-il. D’autres achètent moins que lui à ce dépôt. « Mais dans une coopérative, chaque adhérent devrait compter, au-delà du montant de ses achats », estime Guillaume Couturier, éleveur et paysan boulanger à Saissac, qui a lancé la mobilisation.

Une solution à l’étude

Arterris avait programmé cette fermeture dans le cadre d’un programme d’économies à réaliser sur deux ans. « Nous voulons rationaliser notre réseau de dépôts pour éviter de perdre de l’argent. Celui de Saissac est surtout un dépôt de dépannage », relève Régis Serres, le président d’Arterris. Face à la mobilisation, le conseil d’administration a accepté de conserver le dépôt et le Gamm vert ouverts encore quelques mois, le temps de trouver une solution.

« Nous devons arriver à garder la proximité tout en trouvant un modèle économique viable », ajoute le président. De leur côté, les adhérents ont envie d’être pris écoutés et pris en compte. « Le chiffre d’affaires de ces magasins a baissé. Mais celui de nos exploitations aussi, et pourtant nous ne mettons pas la clef sous la porte. La situation est difficile dans les zones d’élevage, nous attendons que notre coopérative reste à nos côtés ! » lance Éric Olivier.

Frédérique Ehrhard